L’INSTITUT MEDICO EDUCATIF LES GOMMIERS DE GOURBEYRE ENTRE OMBRES ET LUMIERE.

«Le parquet a une mission générale de protection  des plus faibles et des plus vulnérables… les parents peuvent s’adresser au procureur pour dénoncer les faits dont leurs enfants auraient été victimes… ». Cette récente déclaration à la radio et à la télévision publiques du procureur de la République de Basse-Terre Samuel Finielz dans le dossier de L’IME, se voulait à priori plutôt rassurante. Or paradoxalement -loin s’en faut- elle n’a pas apaisé la colère et l’indignation des plaignants dans le sulfureux dossier de l’Institut Médico-Educatif les Gommiers de Gourbeyre.

A l’incompréhension des parents dont certains sont à l’origine de plaintes pour des faits de violence s’ajoute la consternation de certains personnels encadrants de l’établissement. Ils sont plusieurs à avoir déposé plainte pour harcèlement moral. D’autres ont par ailleurs dénoncé des actes de maltraitance et des faits de violences imputables à des cadres sur la personne de certains pensionnaires de l’IME. Des accusations étayées par des rapports et autres signalements adressés à la direction de l’Institut et restés, dans bien des cas, sans suite.

Ainsi le 11 juin 2015 une infirmière adresse à la direction de l’IME un rapport circonstancié pour violence physique. Elle dit constater une blessure, en l’occurrence un œdème de 5 cm sur le côté droit du front d’un jeune pensionnaire qui se plaint de douleurs à la tête. Le document relève sans la moindre ambiguïté que cette blessure est la conséquence d’un projectile lancé par un cadre ulcéré du mutisme de l’enfant, puni ainsi de ne pas répondre à ses interrogations. Ce malheureux épisode parmi d’autres pourrait suffire à nourrir la conviction du parquet, mais il y a pire.

La lettre ouverte anonyme révélant des faits troublants à l’IME, dénonciation étayée depuis par des témoignages, des plaintes et  autres révélations non démenties de la presse, relatait un autre incident et pas des moindres à l’origine de la colère et de l’indignation d’une bonne partie des personnels de l’établissement.

Le directeur adjoint était personnellement accusé de s’être livré à « des exactions sur la personne d’un adolescent fragilisé présentant une polypathologie sévère congénitale ». En l’occurrence, ce cadre « réputé coutumier de gestes inconsidérés à l’égard de certains pensionnaires aurait culbuté l’adolescent au sol, avant de le bloquer au ventre avec son pied après une violente torsion du bras ». Cette version des faits a été confirmée par une psychothérapeute témoin oculaire de la scène. Son rapport à la direction connu par ailleurs des services de gendarmerie n’a pas semblé émouvoir sa hiérarchie.

Interpellés lors d’une conférence de presse et donc publiquement, ni la présidente de l’Institution pédiatre de son état, ni la directrice et encore moins l’intéressé n’ont démenti ces accusations. Un épisode officiellement qualifié « de jeu » par une direction qui lui a réservé des funérailles de première classe. Sans doute n’est-ce pas un hasard, si le cadre incriminé vient d’être promu par l’indéboulonnable présidente de l’IME.

                                                          UN HORRIBLE SILENCE !

Depuis toutes ces révélations, le plus horrible sans doute est l’odieux silence de tous ces responsables et institutions qui se gargarisent à longueur de temps de grands mots sur la protection des enfants déficients et vulnérables.

Pas une autorité et encore moins l’ARS (l’Agence régionale de Santé), organisme de tutelle n’a réagi. Seule la présidente du Conseil départemental interrogée à une émission télévisée de grande écoute à osé une timide et pathétique réaction eu égard à la gravité des faits dénoncés. De son côté le Dr Roberte Hamousin-Métrégiste, pédiatre de son état, engagé depuis si longtemps dans le secteur de l’action sociale, Seigneur et maître de l’Institution et qui à ce titre ne pouvait rien ignorer des agissements peu orthodoxes qui y ont cours, n’a cessé de  tenter de mettre la poussière sous le tapis. Comme si l’urgence était de préserver, vaille que vaille, l’image immaculée d‘un univers clos où tout porte à croire que les actes sont loin d’être en adéquation avec  les paroles et les beaux discours tonitruants, qui valent parfois des médailles, des légions d’honneurs…où tout est sauf… sauf quelquefois, l’honneur.

Même silence (responsable ou coupable ?), des organisations syndicales et des salariés protégés. On croît rêver mais des parents aux personnels la peur et la paralysie sont totales. D’aucuns parlent d’un monde occulte, comme si l’institution baignait dans un univers magico-religieux. D’où le pessimisme désespéré de certains qui avouent bien volontiers que réseaux et franc-maçonnerie obligent, toutes ces affaires seront classées sans suite…  étouffées.

Les pouvoirs publics ne peuvent continuer à se taire et à faire le mort. Singulièrement pas l’ARS qui doit des réponses aux parents, aux professionnels qui ont lancé un véritable cri d’alarme et à l’opinion guadeloupéenne. Qu’en est-il de ses contrôles en matière de prévention, de protection de la santé, de l’intégrité physique, psychologique et morale des pensionnaires et des personnels de l’IME ?  

On sait la nécessaire place d’une telle structure dans le paysage social. On connaît le talent, le dévouement et  la conscience professionnelle de son personnel, d’une manière générale. Serait-ce pour autant un crime que de mettre au banc ceux là qui par leur comportement répréhensible déshonore une cause si noble et jette sur l’Institut bien plus d’ombres que de lumière ?

A. Gabriel.

 

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