Quand ce n’est pas la faute de l’autre, les politiques de gauche ou de droite, pour s’exonérer de leur immobilisme.

C’est la coutume et l’intention est louable. Durant tout le mois de janvier, nos responsables publics (Etat, région, département, communauté de commune, mairies), présentent  leurs vœux aux forces vives de notre archipel. Des vœux pour donner du balan à la cohésion sociale et  plus précisément pour donner du sens et plus de transparence aux décisions prises face aux difficultés rencontrées.  Au-delà d’un optimisme de circonstance, voulant que la nouvelle année 2017, devrait absolument être meilleure que la précédente, il n’a échappé à aucun observateur, la situation préoccupante de notre archipel, qui tel un bateau ivre dans la caraïbe, se trouve confronté tant sur le plan économique, social, politique et sociétal à des problématiques récurrentes.  Ce non dialogue relevant de la paranoïa fait de notre pays un désert de sens.  Semblable à une tour de Babel, où les responsables n’arrivent plus à parler la même  langue. Et encore moins  du même Pays. Disk la réyé !

Quand ce n’est pas la faute de l’autre, les politiques de gauche ou de droite,  pour s’exonérer de leur immobilisme et de leur incapacité à honorer les promesses électorales à cause de l’héritage laissé, ne manquent jamais d’évoquer une crise du politique. Cette crise  politique (ou crise de pouvoir) qui apparait lorsque le régime politique ou la gouvernance en place, ne satisfait plus le peuple, ne répond plus à ses attentes ni à ses besoins. Cette situation ne doit pas s’éterniser. Car cela peut entraîner des grèves, des manifestations, des mouvements sociaux, des émeutes ou, plus grave, une révolte. Tout est à craindre !

Avec la crise qui sévit que dire de l’efficacité des institutions. Et même  d’un triumvirat  Etat-Région-Département, qui  pour la reconstruction du pays après Hugo, ou pour éviter l’implosion sociale comme en 2009 a montré une certaine efficacité.  Il faut se rendre à l’évidence. En 2017, le poids de ce  triumvirat, il est vrai, est atténué par l’immixtion d’autres barons de la république, siégeant dans nos intercommunalités. Baronnies désormais plus aptes à défendre des intérêts de village ou personnels  que celui de la Guadeloupe. Il faut donc réinterroger le mille feuilles administratif, véritable frein dans les décisions. On le voit pour l’eau.

Quand le navire coule les rats dit-on s’en vont les premiers (pour un autre navire). Il y a une nouvelle et terrible  donne en politique. Des postulants nombreux,  prennent leur distance avec ces partis affaiblis, devenus obsolètes,  qui absorbent les énergies plus qu’ils ne les dynamisent. C’est vrai, en l’état de notre Constitution, la vie d’un parti est rythmée que  par les échéances électorales. Comment empêcher le discrédit des élus  quand résonnent dans les oreilles de ces trop nombreux laissés pour comptes, ces mots de Michel Colucci, dit Coluche – Extrait du sketch “Le chômeur : “Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça.”

Avec la crise morale qui sévit, une crise politique, accentuée par une crise économique  est toujours à déplorer.  Car il y a  une dégradation brutale de la situation des citoyens qui se caractérise par des souffrances, des contradictions, des incertitudes, pouvant conduire ,à une implosion. La crise est une rupture d’équilibre. De plus, elle reflète l’inadéquation manifeste entre l’organisation d’une institution politique ou publique et la réalité. La politique doit répondre d’abord  aux besoins  des citoyens. Sans qu’ils aient obligation d’être des clients ou des faire-valoir. Comment ne pas  comprendre  ces citoyens qu’on veut taisant. Et qui  veulent que la  politique  soit “désidéologisée”, déprofessionnalisée. Et qui déplorent  l’individualisme politique, la paranoïa politique, le chiraj, le fannkyou.  6 morts en un week-end ! En cette année nouvelle, nous avons tous, une obligation de plaider  pour une nouvelle donne sociétale. Et dans le domaine qui est le mien, à une meilleure prise en compte par des citoyens et les institutions, d’une presse plurielle, libre et responsable, en Guadeloupe ! Certes la presse et la politique ont une relation si étroite, que certains la juge incestueuse. Pour rappel cependant,  le journaliste n’est candidat à rien (pas tous). Cela lui évite d’être suspect. Nous ne cessons de le dire à nos adhérents de l’UJMG.  Il y chez nous une urgence. Celle  de favoriser l’érection d’une société civile  mature avec un retour des valeurs. De nos valeurs républicaines et de ce qui restent de nos solidarités d’antan. La Presse a un  challenge à relever. Et nous ne cessons de le dire. A  nos lecteurs, à nos partenaires institutionnels, à  nos confrères  en Guadeloupe et ailleurs (lors de nos assises annuelles à l’étranger) a un rôle incontournable. Car un bon citoyen est d’abord un citoyen bien informé. Il faut déverrouiller en urgence  les blocages de l’action publique. Elle doit être plus vertueuse, équitable que marchande. Dénoncer c’est bien. Enoncer c’est mieux. Nous réfutons la rigidité des “aboyeurs”.. C’est dans ce larèl, que nous ne nous  autorisons au Progrès Social,  à porter des critiques que lorsque nous sommes  en mesure de faire des propositions alternatives”. Plus crédibles ! Non pas parfaites. Mais se voulant d’abord réalistes.  Soyons donc résolument constructifs. Nous appelons à la construction d’une société de créativité, de justice sociale, et de convivialité. C’est le défi devenu mondial à relever. Avec la montée des extrêmes et des populistes surgit  alors la crainte que, face aux problèmes des masses,  l’État-providence dont on attendait beaucoup, puisse désormais demeurer sourd aux demandes de la société civile. L’alliée naturelle et devenue  indispensable,  des médias citoyens !

 

Rodes Jean-Claude

 

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