Un navire sans capitaine.

Depuis le début du mois d’avril, le CHUG n’a pas de directeur général. S’il est inutile ici de rappeler les circonstances dramatiques ayant conduit au départ précipité de Gérard Cotellon, l’enfant du pays en fonction à ce poste depuis le 1er septembre 2018 et ci-devant directeur des ressources humaines des hôpitaux de l’Assistance Publique à Paris, il est difficile de comprendre qu’un établissement de cette importance et en proie à de graves difficultés puisse rester sans directeur général pendant près de  six mois.

Le CHUG est un établissement qui emploie et salarie un effectif de l’ordre 3000 agents et 500 médecins et dont le budget de fonctionnement annuel s’élève à 323 millions d’euros. C’est en outre un établissement en pleine mutation, le chantier de construction du nouvel hôpital, d’un coût prévisionnel de 590 millions d’euros, dont l’achèvement est programmé pour la fin de 2023  nécessitant un suivi administratif, financier et technique très attentif. C’est enfin un établissement au lourd et inquiétant déficit budgétaire et où la gestion du personnel, très critiquée dans un rapport de la CRC des AG (chambre régionale des comptes  des Antilles et de la Guyane) de 2014 ainsi que dans un rapport de l’IGAS (inspection générale des affaires sociales) de 2016 est devenue très problématique dans le contexte de la crise sanitaire COVID du fait de l’opposition à l’obligation vaccinale des personnels soignants et des manifestations de violence auxquelles elle a donné lieu durablement.

Si officiellement, le directeur général adjoint assurant l’intérim, il n’y a pas vacance, et qu’a été mise en place par le ministère de la santé une mission d’appui,  il n’en demeure pas moins que la direction se trouve très affaiblie à un moment de crise  et de difficultés où elle mériterait d’être renforcée. La  nomination du nouveau directeur général, Eric GUYADER, directeur d’hôpital de classe exceptionnelle a été l’objet d’une longue et inhabituelle gestation. Elle  est intervenue par un décret du 29 juillet qui, très curieusement et de manière discutable, fixe au 15 septembre la prise de fonction de l’intéressé. Celui-ci dirigeait jusqu’ici depuis dix ans le centre hospitalier de Beauvais et celui de Crèvecoeur-la-Grande et, assurait d’autre part depuis 2021 la présidence de l’association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier.

            La stratégie de la lenteur choisie par le ministère de la santé dans la situation d’urgence où le CHUG est plongé interpelle sérieusement. Imagine-t-on un navire sans capitaine durant une tempête ?

Comprenne qui pourra. Wait and see !

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