COVID en S16: Tristes tropiques.

Depuis plusieurs semaines, la situation sanitaire se dégrade ; sur 34 malades du COVID en réanimation, aucun n’était vacciné… La messe est dite ! Le salut passe par la vaccination.

Le taux d’incidence est de 203,5. Tombé en dessous de 15 en fin d’année dernière, il n’a cessé de croître depuis lors. Les pessimistes relèveront qu’il a doublé au cours des 3 dernières semaines et les optimistes  que la progression entre la S16 et la S15 est faible (+2,4%). Le Sud Basse-Terre, avec un TI de 319,7 est la zone la plus contaminée du département.

767 nouveaux cas ont été dépistés entre le 19 et le 25 avril. Ce nombre prend tout son sens quand on observe son évolution  : 31 en fin d’année dernière (S51), 105 début février (S5), 166 en S7 (Mardi Gras), 308 en S8, 506 en S14 (Pâques), 758 en S15. La part du variant anglais, dépisté pour lère fois en S6, est prépondérante (92%). Aucun cas de variant brésilien, le plus à craindre compte tenu de la relative proximité de la Guyane où il circule activement n’a été jusqu’ici recensé. Pourvu que ça dure…S’il est vrai que des tests et un confinement strict de 10 jours assorti d’un engagement sur l’honneur sont imposés par le préfet aux personnes arrivant de Guyane, le respect de cette « quarantaine » peut-il être regardé comme garanti ? On le saura vite.

Signe inquiétant d’un manquement aux consignes de prudence, les clusters ont proliféré : il en a été relevé 15  soit 6 de plus qu’en S15 et 10 de plus qu’en S14. Qui plus est, près de la moitié d’entre eux se sont développés dans des établissements accueillant des personnes vulnérables. Ainsi y en a-t-il eu 2 dans des établissements accueillant des personnes handicapées, 1 dans un EHPAD et 4 dans des établissements sanitaires.

Les hospitalisations de malades souffrant de COVID ont augmenté  dramatiquement (+36 en une semaine, +59 en 2 semaines). A la date du 25 avril, 174 malades étaient hospitalisés : 34 en service de réanimation (23 le 18 et 15 le 11), 120 en médecine et 20 en service de suite.Il n’y en a jamais eu autant !

Plus alarmant encore est le nombre de décès : 13 personnes dont une de moins de 40 ans sont décédées de COVID dans les hôpitaux dans la semaine. Comparaison n’est pas raison mais jusqu’en S14, les morts se comptaient sur les doigts d’une seule main et il n’y eut aucun décès au cours des 3 dernières semaines de 2020. La situation s’est dégradée brutalement en S15 où 9 décès ont été enregistrés.

La seule solution pour freiner l’épidémie et la survenance de troubles graves pouvant entrainer la mort, c’est la vaccination. Si celle-ci a été jusqu’ici réservée aux plus de 70/75 ans et au personnel soignant ainsi qu’aux personnes atteintes de facteurs de co-morbidité, elle est désormais ouverte à tous les adultes. A vrai dire,  dans les faits, bien des personnes non  prioritaires ont pu se faire vacciner et c’est tant mieux car elles ont créé une dynamique en contribuant à lutter contre les idées fausses et évité de gaspiller des doses. Quant on sait qu’aucune des 34 personnes hospitalisées en réanimation la semaine passée n’était vaccinée, on peut difficilement comprendre les réticences de la population et notamment du personnel soignant. Si on hésite parce qu’on est en bonne santé et qu’on ne redoute pas  des troubles graves en cas de contamination, on doit penser aux risques auxquels on exposerait autrui si par malchance ou imprudence, on l’attrapait,  On peut aussi vouloir faire acte de civisme en contribuant à l’immunité collective sans laquelle les atteintes aux libertés publiques s’inscriront dans la durée et mettront à mal la vie sociale et économique. Un vaccinodrome, ouvert le 24 avril à l’aéroport Pöle Caraïbes s’est ajoutée à la douzaine de structures permanentes ou provisoires mises en place sous l’égide de l’ARS depuis le début de l’année. Sur ce nouveau site accessible 7 jours sur 7, en quelques jours, 1200 personnes ont reçu en la 1ere injection de vaccin. Une campagne de vaccinations organisée à Terre de Haut et Terre de Bas a permis en 2 fois 2 jours de vacciner 600 adultes de tous âges. La Guadeloupe n’a, contrairement à d’autres régions du territoire national, jamais manqué de vaccins. Elle a, en revanche,  du fait notamment d’incertitudes sur le rapport bénéfice/risque de la vaccination et d’une désinformation transmise par les réseaux sociaux, manqué de candidats. Le nombre de personnes ayant reçu au moins une injection est au 28 avril de 46878, ce qui marque une progression sensible mais demeure très insuffisant pour espérer atteindre l’immunité collective à court ou moyen terme.

Les mesures préfectorales ne sont pas toujours comprises ni compréhensibles.  Les lieux de culte sont restés ouverts bien que plusieurs clusters s’y soient formés… Des fidèles se croient immunisés par leur foi et négligent les gestes barrière. C’est dur à admettre  en particulier par ceux des commerçants qui ont dû mettre la clef sous la porte pour 3 semaines et redoutent la ruine alors qu’ils ont pris des précautions pour protéger la clientèle le personnel…

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