Dans l’Hexagone comme chez nous, l’opinion aux abois dicte l’urgence.

Dans l’Hexagone comme chez nous, l’opinion aux abois dicte l’urgence. Chez nous, c’est la rue menaçante et des jeunes qui ont définitivement «basculé» qui pètent les thermomètres du mal vivre. Et quand un maire (pas toujours en odeur de sainteté avec la justice) appelle  sa population à la rébellion, on atteint le paroxysme dans l’irrationnel, voire le ridicule !  Quand pour masquer un manque de politique volontariste évident, il ne reste comme seul recours que les perpétuelles visites ministérielles, de premier ministre,  et même de présidentiables. Quand on vous sort pendant des décennies les mêmes recettes mirifiques souvent faites d’annonces mal adaptées car prises dans la précipitation, on ne peut que retourner toujours à la case départ.

 Même les  cyclones comme Matthews ne veulent plus ajouter à nos tracas. Volonté de dyé ou résultats de nos prières, pas  nou pa fò an  sosyé  ?

On souhaiterait donc la même compassion de la part de ceux qui abordent nos côtes avec  comme d’habitude des mesurettes qui s’apparentent  plus à des calmants qu’à de véritables traitements. Juste ce qu’il faut pour avoir  bonne conscience, dissiper nos angoisses et lever nos doutes, même momentanément.

Aux potions de nos docteurs miracles, il y a en sens inverse,  les sempiternelles plaintes de nos parlementaires et présidents de région  qui, à grand renfort médiatiques s’expriment à la rue Oudinot, à Matignon, à la place Bauveau et autres ministères, voire à l’Elysée. Dans l’antre du pouvoir, au cœur  même de la République. Et là on n’oublie jamais de prendre et de difuser sur les réseaux sociaux des selfies très «satisfaits» avec ceux qui président en haut lieu, à nos destinées.

La parole des politiques, on commence à le savoir, n’engage que ceux qui les écoutent.  C’est dire qu’il  faut être aussi véyatif que Saint Thomas. Il faut d’abord voir pour croire, d’autant que des engagements sont pris, au-delà de 2017 !

Elections présidentielles obligent. D’autres porteurs de la bonne parole, vont se presser à notre chevet. Avec des solutions mirobolantes, aussi

abracadabranquestes  et contradictoires les unes que les autres. Toutes  se voulant incontournables. Les politiques  ici, peuvent rêver d’Icar !  Mais les prendre véritablement  pour un oiseau migrateur, n’est ni exact et encore moins  charitable.

Plus sérieusement. Qu’en  est-il réellement, des conséquences de  ce va-et-vient de tant de  nos sauveurs ?

Comparaison ici n’est pas raison. Il n’y a vraiment pas lieu de parler ici de vol de vautours, d’autant que le pays Guadeloupe n’est  pas (encore) en décomposition cadavérique. Quoique  !

 Il n’en reste pas moins vrai, qu’il faut se préparer à tout entendre ! Et plus c’est gros, en général, mieux ça passe ! Car, tous ces hexagonaux candidats à la candidature de la candidature,  viendront eux, aussi,  avec des remèdes à guérir le moribond.

Ces pratiques irrespectueuses, doivent cesser.

Mais il y a pire.  Pour mieux enfoncer le clou, comme  la 5ème colonne,  ces visiteurs du week-end seront relayés par  leurs porte-paroles indigènes, qui viendront, menm an kréyol natif-natal, nous rassurer sur la qualité extraordinaire de la potion magique de leur leader. Tous ces candidats  ont été eux aussi au pouvoir. Et ils n’ont rien résolu. L’avez-vous aussi remarqué, ils ont tous un slogan commun : J’aime la Guadeloupe. J’aime l’Outre- mer ! Comment en être autrement !

En termes de conséquences sur la gouvernance de notre pays, faut-il craindre davantage les politiciens ou les excès de la nature qui nous épargne pour l’instant, contrairement à nos voisins des Grandes Antilles ? La question est posée.

Entre autres questions, a-t-on abordé la question des filières de cocaïne qui transitent  chez nous toujours par les mêmes circuits – en y laissant au passage quelques ballots qui font le bonheur des dealers locaux – pour se déverser sur le marché européen ? Sur le même registre, a-t-on réellement envisagé de mettre un terme à l’entrée d’armes à feu de gros calibre sur notre territoire ? S’est-on penché concrètement sur la constitution de gangs, dont le quotidien annonce en Une, que deux des plus importants gangs de Guadeloupe ont décidé de faire la paix (peut-être pour mieux prospérer). On se croirait en Colombie avec les Farc ou hier avec Al Capone à Chicago !

Va-t-on encore longtemps fermer les yeux sur ces générations perdues ou se décider à réparer le mal social fait depuis plusieurs décennies ?

Non ! Trop, c’est trop !

Partout dans le monde et  malheureusement c’est très tendance de nos jours, tout le monde en faiseur de miracles, veut prendre la place du Christ.

Il y a là, comme  un boulevard pour les populistes ! Comme qui dirait, une incitation  à la débandade collective !                

Rodes Jean-Claude

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