En temps de crise, il faut savoir définir ses priorités.

En temps de crise, il faut savoir définir ses priorités. C’est valable tant pour les individus que pour les sociétés et les pays. Avec la résurgence de la crise sanitaire de la Covid19, il est plus qu’urgent de caractériser l’essentiel du puéril, du superficiel. Au moment où le monde entier se mobilise contre l’épidémie Covid 19, nous devrions nous aussi focaliser toute notre attention, donner le meilleur de nous-mêmes sur la résolution de cette crise et concentrer toutes nos énergies pour mener une guerre sans merci à la Covid19.

Toutes nos ressources matérielles et intellectuelles, nos spécialistes de la santé, des produits pharmaceutiques, de la fiscalité, de l’emploi, des politiques  sociales, des  PME, de l’éducation, de  la science et  de  la technologie, des  échanges  et  de l’investissement, tout doit être mis en œuvre pour  arrêter la  propagation  du virus afin d’atténuer  les conséquences de l’épidémie et sauver des vies. C’est non seulement une urgence mais c’est la priorité numéro un. Car la vie est au-dessus de tout. Mais cette priorité se double d’une autre nécessité absolue qui est celle aussi de préserver notre économie. En cette période critique, il faut garder à l’esprit ce double objectif : surmonter la crise sanitaire et maintenir notre économie à flot. Et l’un ne va pas sans l’autre car il est illusoire de penser redémarrer l’économie si l’épidémie n’est pas sous contrôle. A contrario, si l’économie s’effondre, les conséquences sur la santé seront dévastatrices.

Face à cette double contrainte, que faisons-nous ? On attend sur l’État ? Mais sa capacité d’intervention a des limites, surtout dans le temps. Car le plan de relance gouvernemental qui arrive après un fort investissement de l’État afin de soutenir à bout de bras l’économie française  ne pourra être indéfiniment renouvelé. D’autant que certains secteurs comme le tourisme, l’aérien, la culture et l’évènementiel voient leur horizon ankayé pour encore longtemps. Et pour ces secteurs, la situation dans le reste du monde (là où se trouvent les clients) demeure bien sombre.

Au train où cela va, la réaction et l’attitude de nos dirigeants sont affligeantes alors que la plupart des responsables des autres pays redoublent d’effort pour répondre à la crise.

Oui, où sont nos priorités, nous Guadeloupéens ? Car les réponses à la crise Covid19 c’est maintenant. En 2020. Pas en mars 2021. Et encore moins en Mai 2022. 

Pourtant ici en Guadeloupe, on a l’impression que cette crise ne concerne que les autres. Électoralisme, clientélisme, combat de kòk et de ti-chefs, tout pour l’ego, voilà les ingrédients qui nous sont servis. Alors que nous ne cessons de réclamer responsabilité, compétences, décentralisation voire souveraineté depuis des décennies, qu’en faisons-nous ? On s’oppose sur tout, sur l’eau, les masques, les déchets, les impôts, les priorités et sacrifices du moment à consentir.

A peine sortis des élections, les politiques s’échinent déjà avant les Départementales et les Régionales. Les syndicats, tout comme les musiciens du Titanic, continuent à jouer leur partition de la grève à tout va, peu importe les conséquences sur la population, les élèves et l’économie. On se croirait encore dans la plantation où chacun selon qu’il soit gens de maison ou gens des champs, se cherchait un destin individuel à travers intrigues, rivalités, jalousie et divisions.

Où est la responsabilité quand on s’est évertué à prendre des vacances après le confinement, à danser sur les plages, à s’engouffrer dans les centres commerciaux faisant fi des mesures préventives longuement rabâchées.

Et qu’aujourd’hui, on exige droit de retrait à la moindre suspicion de contamination, Alors que nos écoles ferment faute d’eau dans les robinets et à cause de la persistance du virus, on réclame des primes et des garanties. On ferme les vannes, on saccage les cultures.

J’écrivais récemment que nos dirigeants manquent de hauteur de vue et de vision à long terme car ils se voient plutôt en conseiller municipal qu’en chef d’Etat. Cela est également vrai pour nos syndicats, fussent-ils nationalistes. Car ils ne s’illustrent que dans la course à la dénonciation, la contestation, la critique plutôt que dans les propositions et la responsabilisation de leurs mandants. Quant à la co-gestion à l’allemande c’est vraiment trop leur demander.

Il est vrai que souvent quand le doigt montre la lune, certains regardent le doigt. Baudelaire, du malheur savait tirer des fleurs. Et pourtant, cette crise sanitaire est une formidable opportunité pour changer de paradigme. Va-t-on encore une fois jouer aux enfants gâtés alors que le monde nous regarde ? Alors qu’il faut ne laisser aucune brèche dans notre détermination à relever le défi de la  COVID19 et sauvé péyi-la, l’heure est-elle vraiment aux conflits des déterminismes de couleurs de peau ou des luttes sexistes et de classes ou encore de la promotion surmédiatisée d’un jeune messie.

La Guadeloupe plus que jamais a besoin de tous ses enfants. En attendant de vaincre ce virus, rendons notre vie plus vivable plus acceptable et imaginons une Guadeloupe post-Covid19 riche de sa diversité et de ses ressources plurielles.

Rodes Jean-Claude .

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