A l’occasion de son audition ce mercredi 25 juin devant la délégation outremer du Sénat, le sénateur GILLOT a interrogé la secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Geneviève FIORASO sur la profonde crise structurelle et statutaire que traverse l’ex Université des Antilles et de la Guyane.
Pour Jacques GILLOT, s’il n’est pas question de remettre en question l’opportunité de la création en Guyane d’une université de plein exercice, les conséquences de cette partition pour les communautés universitaires de Guadeloupe et de Martinique méritent une attention toute particulière.
Ainsi, le sénateur GILLOT a réaffirmé à la secrétaire d’Etat qu’il importait de faire émerger une université des Antilles regroupant deux pôles de Guadeloupe et Martinique dotés d’une autonomie de fonctionnement et de gestion élargie; et que , dans le même temps, il estimait fondamental d’œuvrer à très court terme à la mise en place d’outils de coopération entre les trois pôles de l’ex UAG, en sorte de préserver l’attractivité des universités et favoriser leurs stratégies d’enracinement dans leurs environnements géographiques respectifs.
C’est dans ce contexte que Jacques GILLOT a affirmé sa vive inquiétude quant à l’évolution du projet d’ordonnance relatif à la Guadeloupe et la Martinique, qui semble selon lui avoir été rédigé dans une perspective de reconfiguration du périmètre de l’UAG, et non pas de création d’une nouvelle université, puisque dans son article III, le projet d’ordonnance reprend le mode d’organisation déjà existant des Pôles Universitaires Régionaux.
Le Sénateur GILLOT a vivement regretté que le projet d’ordonnance se résume à organiser la mise en place des instances de l’université et ne prévoie aucune disposition quant à l’autonomie administrative, financière, pédagogique et scientifique réclamée par les élus et les communautés universitaires de Guadeloupe et de Martinique.
En outre, le sénateur GILLOT a attiré l’attention de la ministre sur la règle de l’alternance à chaque renouvellement de présidence qui y est manifestement absente alors que cette question a fait grand débat et est pour partie à l’origine de la crise actuelle.
Par ailleurs, il a tenu à rappeler à la secrétaire d’Etat qu’aucune disposition ne traitait de la question de l’administration à mettre en place sur les pôles universitaires de Guadeloupe et de Martinique, qui figure pourtant au cœur des revendications des partenaires sociaux.
Enfin, le texte ne prévoit pas de subvention générale de service public fléchée par pôle, et établie en fonction du principe d’équité et de critères précis évalués sur chacun des deux pôles, qu’il s’agisse notamment des effectifs étudiants, du nombre de laboratoires ou de l’offre d’enseignement et de recherche.
Au final, pour Jacques GILLOT, ce projet d’ordonnance fait donc du conseil de pôle une instance qui gère les tâches administratives, mais qui n’a aucun pouvoir de décision.
Ce projet d’ordonnance balaye donc d’un revers de main l’autonomie de décision et de gestion des pôles de Guadeloupe et de Martinique qui constitue pourtant l’un des points majeurs de convergence de l’ensemble des positions exprimées par les communautés universitaires et les élus de Guadeloupe et de Martinique.
En dernier lieu, le texte ne met pas en perspective l’émergence d’une vraie politique territoriale de développement universitaire, en lien avec les forces vives et les collectivités territoriales de Guadeloupe et de Martinique.
Le sénateur GILLOT a donc demandé à la Ministre, de conformer davantage ce projet d’ordonnance aux aspirations des élus car sa publication en l’état engendrerait une crise durable au sein de nos communautés universitaires avec des conséquences sans doute irrémédiables sur l’avenir des étudiants.