Journée Mondiale de l’Asthme 7 mai 2013

 

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Asthme le mardi 7 mai 2013, la rédaction de News Antilles a reçu le docteur FASSIH Mazen, président du comité scientifique de l’Association Asthme et Allergies Basse-Terre, pneumologue et spécialiste des maladies respiratoires, en particulier l’asthme.

Lors de notre entretien, nous avons discuté de la journée 2013 et tenté de comprendre un peu mieux la maladie asthmatique et ses particularités en Guadeloupe.

Question Jean-Luc Hanany : Bonjour Docteur, merci de nous accorder cet entretien au sujet de la Journée Mondiale de l’Asthme 2013. Quel est le thème retenu pour cette année ?

Réponse Mazen Fassih : Le thème de cette journée Mondiale de l’Asthme est « Quelles nouveautés dans l’asthme ? »

J.-L. H. : En fait, pourquoi cette journée de l’asthme ?

M. F. : Tout simplement, l’asthme est une maladie très fréquente dans le monde et en particulier en Guadeloupe : 4 millions de personnes sont touchées en France. En Guadeloupe, au moins, 40 000 à 50 000 personnes sont victimes de cette maladie. Cette journée est l’occasion de sensibiliser et d’informer le public sur l’asthme, et d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur son importance dans notre département. De nouveaux traitements sont apparus récemment, en particulier pour l’asthme sévère et difficile. Il faut profiter de cette opportunité pour inciter les malades et leurs familles à mieux maîtriser leur maladie et surtout de ne pas la banaliser. Malheureusement, l’asthme reste une maladie sous-diagnostiquée, sous-traitée et encore mortelle. En dépit des progrès très significatifs, on déplore toujours, plus de 1000 morts suite à une crise d’asthme, chaque année, en France. Pourtant, ceci est évitable dans la majorité des cas.

J.-L. H. : Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est l’asthme ?

M. F. : L’asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui se manifeste par des difficultés respiratoires à inspirer et surtout à expirer de l’air. Elles s’accompagnent souvent, mais pas systématiquement,  de sifflements ou d’une toux irritante. Cette maladie est communément appelée l’ « oppression » en Guadeloupe, avec la poitrine (ou l’estomac) qui « crie ».

J.-L. H. : Comment fait-on le diagnostic de l’asthme ?

M. F. : Par le tableau clinique suivant : des sifflements accompagnés d’une toux, de dyspnées et également par l’interrogatoire des antécédents familiaux d’asthme et d’allergies. Le diagnostic des certitudes se fait par la mesure des fonctions respiratoires, et l’amélioration après la prise de bronchodilatateurs.

J.-L. H. : Y’a-t-il des formes particulières de l’asthme en Guadeloupe ?

M. F. : En effet, l’asthme allergique, en particulier aux acariens, est très fréquent dans notre département. Il semblerait aussi qu’on observe davantage de formes sévères qu’en France métropolitaine : 15% des enfants guadeloupéens seraient asthmatiques.

J.-L. H. : Quels sont les facteurs susceptibles de déclencher une crise d’asthme ?

M. F. : L’asthme est dû à une sensibilité exagérée des bronches ou à une hyperactivité des bronches. Tout contact avec un allergène (acariens, pollen, …) ou inhalation de polluant ou d’irritant (fumée de tabac, gaz d’échappement, peinture, aérosol) peut représentant un facteur déclenchant d’une crise d’asthme. D’autres facteurs interviennent également : les infections virales, certains médicaments anti-inflammatoires, l’aspirine, le traitement de l’hypertension, certains collyres, le stress, le reflux gastro-œsophagien…

J.-L. H. : Comment traite-t-on l’asthme ?

M. F. : On le traite par des médicaments, essentiellement par inhalation (aérosols ou poudres sèches constituées de corticoïdes et de bronchodilatateurs). Depuis peu, il est possible de réaliser des injections pour les formes sévères.  La désensibilisation spécifique aurait également sa place dans l’arsenal thérapeutique.

J.-L. H. : Que signifie « asthme contrôlé » ?

M. F. : « Asthme contrôlé » signifie que le patient présente très peu de symptômes, la journée et également la nuit (pas de réveil ni de gêne nocturne), sauf occasionnellement (moins d’une fois par semaine). Le patient ne se sent pas limité dans ses activités professionnelles et quotidiennes. En particulier, la restriction du recours aux traitements de secours comme la ventoline.

J.-L. H. : Quels sont actions docteur Fassih, sur le plan local ?

M. F. : L’Association Asthme et Allergies Basse-Terre est une association de malades qui a pour but d’aider les asthmatiques et leurs familles à mieux vivre leur asthme voire à vivre normalement. Plusieurs émissions radio-télévisées sont déjà prévues. Une journée de portes ouvertes aura lieu à mon cabinet médical pour distribuer des brochures, proposer des mesures de souffles et débats. Un stand d’informations se tiendra le samedi 11 mai sur le marché de Basse-Terre, avec plusieurs membres de l’association.

J.-L. H. : Docteur Fassih, est-ce-que vous voulez nous dire un mot de la fin ?

M. F. : Oui, avec plaisir. L’asthme est une maladie fréquente dans notre département, parfaitement maîtrisable à l’heure actuelle, mais le combat contre cette maladie ne peut pas être gagné sans la participation active du malade asthmatique et de sa famille. Enfin, merci de l’engagement de News Antilles contre l’asthme, véritable problème de santé publique en Guadeloupe.

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