Le plan de marche est délivré. D’abord par le discours du président MACRON.

Et bien le gouvernement, 2ème mouture, de La République En Marche, est en ordre de bataille. Le plan de marche est délivré. D’abord par le discours du président MACRON face au Congrès des parlementaires (députés et sénateurs). Puis par la déclaration de politique générale du premier ministre Edouard PHILIPPE.

D’un côté la vision, les grands axes de travail, de l’autre la déclinaison en consignes d’action, un programme détaillé à mettre en œuvre dans les semaines et les mois qui viennent. On peut dire que la stratégie MACRON, hors du carcan idéologique, tantôt perçu comme libéral ou social, suit presque en tous points les techniques d’élaboration du Plan. L’efficacité commande  et seuls les résultats comptent et doivent être jugés. On ressent ici la “pâte” de Michel ROCARD dont l’emprise intellectuelle et le réalisme, a beaucoup influencé le nouveau président. Il n’empêche qu’Emmanuel MACRON poursuit sa stratégie de remodelage complet de la vie politique française.

En s’adressant au Congrès, la veille de la déclaration générale de son premier ministre, il a bel et bien voulu signifier, dans les pas du général de Gaulle, que le Président, élu par la nation toute entière, se devait de donner le cap ! Avec la hauteur de vue qui s’impose, il veut sans doute montrer contrairement à ses deux prédécesseurs, que la fonction présidentielle doit retrouver ses lettres de noblesse. Dès le début de son mandat, sur la scène internationale, il a fait montre d’une maitrise  et d’une  indépendance d’esprit que l’on ne soupçonnait pas. “France is come back” disent certains !

Ses rencontres successives avec TRUMP, MERKEL et POUTINE ont démontré à la face du monde qu’il disposait de la poigne nécessaire pour faire partie des grands. Côté Com, il a ­— chacun le reconnaît — réussit son entrée en matière. Il faut donc maintenant concrétiser. Non seulement sur les problématiques complexes  en matière internationale, mais surtout en politique intérieure.

La France dit-on, contrairement aux autres  grands pays européens, est irréformable ! Est-ce à dire qu’elle est condamnée à l’immobilisme et au déclin. Un destin que le président Macron refuse ! Nous renvoyons le lecteur à son livre “Révolution – Changer la France”.

La phase électorale étant derrière lui, le président devra faire montre de détermination et de célérité. Car s’il veut réellement imprimer sa marque, les changements escomptés devront très vite engendrer des résultats. D’où les ordonnances et la feuille de route donnée au gouvernement !

Le discours du Premier ministre marquant cette détermination présidentielle a été très explicite en tranchant par exemple sur des sujets polémiques comme celui de la vaccination obligatoire, le paquet de cigarettes à 10€, l’augmentation de l’allocation adulte Handicapé. Mais on ressent déjà les freins qui se font jour face à des mesures difficiles à mettre en œuvre.

Il en est ainsi de la suppression de la taxe d’habitation qui sera “effective d’ici la fin du quinquennat” et non en 2018 comme l’avaient espérée nombre de contribuables. La suppression du RSI interviendra en fin de quinquennat. C’est le cas aussi des grands équilibres. Baisse de la pression fiscale d’un point de PIB d’ici 2022, idem pour la baisse des dépenses publiques de trois points, transformation du CICE en 2019. Sur l’écologie, cela se comprend plus aisément car les changements sont compliqués, difficiles et longs à mettre en œuvre. C’est le cas pour la convergence de la fiscalité diesel et essence prévue pour la fin de la mandature. Le recyclage des plastiques à 100% pour 2025.

Pour ce qui nous concerne, l’Outremer,  le gouvernement n’a évoqué sa vision que dans le cadre de la politique des territoires.

Il s’est dit  à la fois très ouvert à la déconcentration de l’Etat afin que les décisions soient prises au niveau le plus proche des citoyens. Mais également, favorable à la réduction du fameux millefeuille administratif en limitant à deux le nombre de collectivités en dessous de la Région. Autrement dit ce sera la fin soit des communes, soit des intercommunalités soit du Département. Dès lors la question institutionnelle ne manquera pas de revenir sur le tapis en Guadeloupe. Et si l’on veut aller dans le sens pragmatique du premier ministre, il faudra envisager une recomposition complète de l’administration territoriale en Guadeloupe. Avec cinq niveaux administratifs, la Guadeloupe est le territoire le plus “administré” de France (avec la Réunion). Ne pourrait-on pas envisager dès lors —­ en ces temps de Révolution — de prendre un temps d’avance en limitant à trois niveaux la gestion de ce pays de 1628 Km2. L’Etat qui garantirait  les prérogatives régaliennes, l’égalité des citoyens, la solidarité. La Région qui s’occuperait du développement économique, l’aménagement du territoire, les relations avec la Caraïbe. Et le niveau pluri-communal qui investirait le champ de l’action sociale, de la proximité. Ce faisant, ce niveau pluri-communal qui regrouperait 2, 3 ou 4 communes serait autrement plus proche des citoyens que les actuelles communautés de communes.

Cette nouvelle orientation du gouvernement laisse ouvert le débat sur ce qui serait le plus pertinent pour notre archipel en faisant fi des querelles de clocher, des considérations de territoires. Nul besoin en effet d’avoir autant de confusion lorsqu’il s’agit de régler le problème de l’eau, la gestion des déchets, l’obtention d’un permis de construire, l’éclairage d’un terrain de jeu etc…

S’il faut changer, alors changeons. Mais faisons-le profondément en ayant comme seul critère celui de l’efficacité du service rendu au citoyen. Il va falloir dépasser les egos, transcender les appétences personnelles, sortir de l’entresoi électoraliste, surmonter ces défis pour entrer véritablement dans le XXIème siècle. Oui c’est une vraie révolution qui s’annonce. Alors serons-nous à la hauteur ?

 

Rodes Jean-Claude.

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