Mois de Mai, mois des mémoires.

Mois de Mai. Mois des mémoires. L’occasion pour chaque Guadeloupéen de faire sa propre introspection et de revisiter les méthodes et actions passées, en vue d’un meilleur avenir. Et lorsque j’écris chaque Guadeloupéen, je pense vous l’aurez compris à chaque parti politique Guadeloupéen.

Le compromis, l’échange n’est pas une compromission. Cela doit être dit et ce d’autant que chaque formation syndicale, chaque association, chaque parti, chaque groupe, associations et artistes, ont une interprétation toute personnelle et dogmatique pou fait péyi-la vansé. Mais toujours avec cette impossibilité de privilégier l’essentiel. C’est-à-dire de s’accorder dans la complémentarité pour conforter une intelligence collaborative. L’émancipation du pays, en dénonçant ce système odieux du colonialisme et tous les préjugés. Ce qui nous rassemble doit être toujours plus grand que ce qui nous divise. N’exigeons pas des absolus des puretés, et de ces repliements de tribus. Il faut sortir dans cette concurrence mortifère, des absolus, des illusions sans lendemains. Notre credo c’est une Guadeloupe qui doit absolument et désormais s’inscrire dans le réel et le pragmatisme. C’est-à-dire dans son siècle et les problématiques de son temps, devenues vitales.

Notre première fidélité c’est le futur. Tous les Guadeloupéens sont antiesclavagistes (c’est sûr) et anticolonialistes (je l’espère). Mais qu’avons-nous fait pour assumer concrètement cette liberté ? Que n’avons-nous fait pour avoir laissé faire ? Dire qu’on n’a rien fait serait insupportable et injuste. Mais au vu des résultats, de la défiance et de l’amertume, on peut avoir la nausée.

Je ne suis pas de ceux qui dressent à longueur d’écrits une image désastreuse de la Guadeloupe. Et au vu de nos potentiels humains et environnementaux, cela ne sert à rien ou à peu de chose et se serait mentir et surtout inviter à la résignation du « i bon konsa ». Il faut s’autoriser une auto critique. La paille dans l’œil de l’autre et la poutre dans le nôtre, c’est se déresponsabiliser.

Et c’est le cas dans de nombreux domaines. Par exemple, il semble facile pour certains de critiquer l’état des routes en Guadeloupe pour expliquer la sur-accidentalité. Mais il suffit de prendre l’avion pour l’Europe (hors des grandes agglomérations), l’Afrique ou l’Amérique du Sud pour se rendre compte que nous ne sommes pas si mal lotis que cela, quoi qu’on en pense.

Et si cela était également le cas pour nos politiques ? Sont-ils aussi mauvais que cela ? On pourrait le croire a priori lorsque l’on lit les communiqués, les articles et surtout les commentaires sur les réseaux sociaux à propos de nos dirigeants. Mais où sont les propositions constructives ? Où sont les mains tendues, dans la coopération, dans l’intérêt de notre archipel ?

Notre rédacteur en chef, Jocelyn DURIZOT à l’habitude d’écrire qu’il est facile de dénoncer mais plus fastidieux d’énoncer. Quand il s’agit de construire, ou déconstruire pour reconstruire, on ne peut avoir une fidélité absolue au passé dans un dolorisme perpétuel. Il faut revoir nos logiciels.

Et à l’heure même où le président du Département prépare le Congrès des élus, on a pu établir deux types de positions. Ceux qui sont dans la construction et ceux qui sont dans la dénonciation permanente. Ceux qui proposent des voies et moyens pour améliorer notre situation, à partir de constats sur les règles et les lois qui bloquent ou limitent les effets de la décision politique. Ceux qui pensent qu’il peut y avoir une coopération intelligente et positive entre les Guadeloupéens d’abord et aussi avec le pouvoir français. Ainsi a-t-on vu des partis ou groupes politiques proposer des cheminements vers plus de responsabilité.

Il y a même ceux qui tout en estimant encore que les Guadeloupéens ne sont pas « prêts » à un changement institutionnel ou statutaire, pensent qu’il faut pousser à la roue pour forcer le gouvernement à ouvrir au maximum le champ des possibles pour les outremers, au cas où, à l’occasion de la réforme constitutionnelle qui s’annonce.

Et puis de l’autre côté du miroir, il y a ceux qui ne croient plus en rien d’autre qu’un hypothétique « Grand Soir », qui tel un miroir aux alouettes n’est là que pour entretenir le rêve. Mais nous ne sommes plus dans les années soixante, où l’environnement international était propice aux ruptures fracassantes qui ont la plupart du temps conduit à de grandes désillusions, à une forte désespérance particulièrement pour les peuples eux-mêmes.

Ceux qui n’énoncent jamais mais qui exigent souvent. Ceux qui laissent croire que notre Guadeloupe pourrait s’en sortir sans jamais travailler, sans jamais investir, ni jamais affronter la compétition internationale. Ceux pour qui la valeur travail, la recherche de l’excellence, l’intelligence, le profit, sont des gros mots.

Je le dis souvent dans ces colonnes, il ne suffit pas de réclamer la responsabilité et la souveraineté. Il faut être capable d’assumer et de le démontrer dès aujourd’hui en hissant la nation vers les sommets. Pas en se contentant de satisfaire ses plus bas instincts. C’est à ces conditions justement que les Guadeloupéens et les Guadeloupéens pourront adhérer à cette idée juste qu’ils sont tout à fait capables, avec leurs dirigeants politiques, ceux qu’ils ont choisis dans l’urne, de conduire eux-mêmes les affaires du pays. Il faut du courage, de la clairvoyance et une vision. Et bien évidemment une posture de chef d’État.

Que les candidats fassent un pas en avant !

RJC

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