Ces peurs du changement !

Que pour un changement de statut, un divorce, le vieillissement, un positionnement politique voire politicien. Ou avec l’ivresse des voyages et de la naïveté sur la « bontologie » des Etats, soucieux jusqu’ici, que de leurs intérêts. S’inviter au carnaval des autres. Quitter la sécurité de la demeure familiale ( sé aka manman sé la tinn pli bon manjé. Wi, Franky Vincent). Ou de son terroir pour s’envoler vers un autre horizon, un autre destin donc. Il y a ces peurs.
Et pas seulement du Rassemblement National et de ceux des privilèges usurpés dits de souche. Des peurs (pour le meilleur comme du pire) qui peuvent s’expliquer en partie par la formule bien connue de Nicolas Machiavel : « Un changement en prépare un autre ».
Et bien souvent dans nos esprits, il est vrai, qu’au d’idéaux contrariés, les rêves et les attentes qui se transforment en cauchemars. Et dès lors, nous nous inquiétons de savoir si, derrière les changements annoncés, ne se dissimuleraient pas d’autres, et surtout avec l’âge, beaucoup moins désirables.
Certes l’avenir n’est pas comme l’histoire. Et nul ne connaît ce que demain sera fait. Sauf pour les prophètes, madame soleil, les kenbwa et autres toubitenlogs. On peut s’interroger légitiment, sur les immobilismes. Surtout, quand sé kouto sèl ki sav sa ki ka pasé an kè a jiromon, sur ce désir jugé vital de changer la donne. De kaskod. Surtout quand il y a mal donne sur la donne. Et que ces promesses de fraternité et d’égalité, ont été mal tenue. Avec tant de manquements et d’innommables, d’où pour votre serviteur cette peur du changement. Frappant sans distinguer. Appelée métathésiophobie.
Ce trouble anxieux se caractérise par la peur ou l’appréhension de tout changement de vie. Mais on finira par le savoir. La vie est un risque, un pari. Et il revient en conscience, à chacun d’assumer cette part de risque. Et votre serviteur de souligner : que ne pas choisir, c’est encore choisir. De rien changer. En prenant le risque de laisser aux autres de choisir pour soi. Et ces peurs avec des interrogations multiformes, se manifestent de différentes manières. Et se déclenchent par des événements aussi divers que des changements mineurs ou des événements marquants. Ici, je vous invite, non

pas à vous référer à des réseaux sociaux, à des dogmatiques tendancieuses de ces insuffisances. A méditer sur ce poème de KHALÎL GIBRAN.
« On dit d’avant d’entrer dans la mer »
« On dit qu’avant d’entrer dans la mer, une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin qu’elle a parcouru, depuis les sommets.
Les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages,
et voit devant elle un océan. Si vaste qu’y pénétrer ne parait rien d’autre
que devoir disparaître à jamais.
Mais il n’y a pas d’autre moyen. La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière. Revenir en arrière est impossible dans l’existence.
La rivière a besoin de prendre le risque. Et d’entrer dans l’océan.
Ce n’est qu’en entrant dans l’océan que la peur disparaîtra.
Parce que c’est alors seulement que la rivière saura qu’il ne s’agit pas.
De disparaître dans l’océan. Mais de devenir océan.
NDLR
Khalil Gibran (6 janvier 1883 – 10 avril 1931) était un écrivain, poète et artiste plasticien américano-libanais, également considéré comme un philosophe. Il est surtout connu en tant qu’auteur du Prophète, qui a été publié aux États-Unis en 1923 et est l’un des livres les plus vendus de tous les temps. Les thèmes principaux de sa poésie et de sa pensée philosophique tournent autour de l’idée que la vie, l’amour et la mort devraient (ndlr avec l’utilité sociale, la généreuse transmission) , être l’essentiel pour nous. Le Prophète, publié en 1923(un de mes livres de chevet, CAR n’étant pas l’homme d’un seul livre), est considéré comme l’œuvre principale du poète et en même temps l’œuvre la plus célèbre de Gibran.
Le Prophète que ne pas vous inviter, à lire, est un livre composé de 26 textes poétiques. Depuis qu’il a été publié pour la première fois en 1923, Le Prophète traduit dans plus de vingt langues n’a jamais été épuisé.