Présentation du Plan de Lutte contre la délinquance

 

La Guadeloupe se range parmi les territoires les plus criminogènes de l’ensemble national. Des agrégats aussi significatifs que les atteintes aux biens, les atteintes aux personnes connaissent depuis le début de l’année 2013 une évolution préoccupante. Par ailleurs, certains faits tels que les vols à main armée, les cambriolages ou les violences crapuleuses ont du fait de leur fréquence ou de la gravité des actes  qui les accompagnent, un impact important au sein de la population. Il en résulte  une progression du  sentiment d’insécurité qui aujourd’hui tend à se développer dans les différentes couches de la société guadeloupéenne.

 

 

Evolution des chiffres de la délinquance

sur 12 mois glissants (juillet -juin 2012/2013 par rapport à juillet -juin 2011/2012)

 

         Atteintes volontaires à l’intégrité physique : + 14,9 %

         dont violences physiques crapuleuses : + 15,5 %

         dont violences physiques non crapuleuses : + 4,2 %

         dont violences sexuelles : + 46,4 %

         atteintes aux biens : + 5, 8 %

         grande criminalité : + 22,2 %

 

         et

 

         Délinquance générale : + 7,2 % (1er semestre 2013 par rapport au 1er semestre 2012)

         Violences intrafamiliales : + 19 % (1er semestre 2013 par rapport au 1er semestre 2012)

         Vols à main armée : + 13,8 % (1er semestre 2013 par rapport au 1er semestre 2012)

 

 

 

üDes objectifs identifiés

 

Pour lutter contre cette escalade de violence, la priorité immédiate a été donnée au renforcement des forces de l’ordre, afin d’assurer une visibilité et une répression renforcées sur les zone sensibles : un escadron de 75 gendarmes mobiles a été affecté dès le début du mois de juillet à des missions de sécurisation et de lutte contre la délinquance en Zone de Sécurité Prioritaire. Par ailleurs, les effectifs de la Police nationale seront renforcés au 1er janvier 2014 par 27 agents.

 

Une stratégie d’action a par ailleurs été élaborée, en partenariat avec les collectivités territoriales, afin de lutter durablement contre le phénomène de la délinquance. Ce plan de mobilisation renforcée contre la délinquance se concentre sur la lutte contre quatre type de faits : les vols à main armée, les vols avec violence sans armes, les violences entre bandes, les cambriolages. Il identifie pour cela quatre priorités d’action :

 

 

         Le renforcement des actions de dissuasion et de répression

         La lutte contre l’économie souterraine

         La lutte contre les bandes armées

         La prévention de la délinquance, par la sollicitation de l’ensemble des vecteurs d’insertion permettant de lutter contre les sources de la délinquance que sont le chômage, l’explosion de la cellule familiale, la déshérence et la marginalisation de la jeunesse.

 

 

üUne stratégie de lutte élaborée

 

AXE 1 – Accroître la présence visible des forces de l’ordre

sur les créneaux les plus criminogènes

 

L’occupation déterminée du terrain par les forces de l’ordre est une mesure à double effet, qui par ses aspects tant répressifs que dissuasifs, permet de lutter respectivement contre le sentiment d’impunité que peuvent ressentir certains délinquants, et le sentiment d’insécurité légitime de la population. Le premier axe du plan est donc dédié au renforcement et à la densification des interventions des patrouilles de police et de gendarmerie, notamment sur les créneaux et les sites les plus exposés.

 

Par ailleurs, des opérations de contrôle d’envergure, ayant pour objectif principal la détection des infractions (détention illégale d’armes, produits stupéfiants, objets volés…) auront lieu au moins une fois par semaine. La récurrence de ce type d’opérations permettra d’inscrire dans la durée ce dispositif qui n’a pas vocation à se limiter à de simples opérations coups de poing médiatiques. Enfin, une vigilance particulière sera accordée à la lutte contre les vols à main armée (VAMA), au travers des analyses réalisées par la cellule départementale anti-VAMA. La coordination entre Police et Gendarmerie sera également accrue, notamment lors des déclenchements de « plan épervier » à la suite de commissions de vols à main armée.

 

 

AXE 2 – Lutter contre l’économie souterraine

 

La progression des violences physiques crapuleuses et des cambriolages s’alimente et se nourrit de l’économie souterraine. Les stupéfiants sont à la fois motifs et causes de violence, les armes à feu souvent acquises frauduleusement au cours de cambriolages chez des particuliers, sont un vecteur de propagation de la violence.

 

Le plan fixe comme priorités la lutte contre le trafic de stupéfiants, y compris aux abords des établissements scolaires.

 

Les contrôles administratifs des établissements de rachat d‘or, des armureries et des détenteurs d’armes seront également accrus.

 

AXE 3 – LUTTER CONTRE LES BANDES

 

Depuis plusieurs années, la Guadeloupe est confrontée au phénomène des bandes, qui d’abord limité à la région pointoise, tend à se développer dans d’autres secteurs. Ces bandes séduisent de façon pernicieuse de plus en plus de jeunes et on constate que de plus en plus de méfaits sont commis par des jeunes se réclamant de ces bandes. La coopération entre  les différentes composantes des forces de l’ordre devrait permettre d’agir pour cibler leur apparition et lutter contre les bandes armées. Cette coopération passera par des actions de surveillance et la sensibilisation des partenaires au phénomène des bandes.

Une fourrière départementale sera installée sur la commune de Baie Mahault et permettra notamment de consigner les véhicules impliqués dans la commission d’infraction.

 

 

AXE 4 – Renouveler le partenariat avec les acteurs locaux

en matière de prévention

 

La lutte contre la délinquance ne saurait se limiter aux seules mesures de répression, à la seule recherche et détection des infractions. De nombreux leviers doivent être actionnés pour prévenir, et donc lutter, durablement contre la délinquance.

 

Mission prioritaire de l’État, les collectivités territoriales et les acteurs locaux (monde associatif, professionnels de santé, partenaires socio-professionnels…) sont également au cœur du dispositif de prévention de la délinquance et disposent pour cela d’outils et d’expertise qu’il convient de mobiliser. La politique partenariale en matière de prévention de la délinquance doit garantir la cohérence et l’efficacité des actions entreprises. Le plan consacre ainsi tout un axe au développement d’initiatives en collaboration avec les acteurs locaux.

 

Ces actions rechercheront en notamment à :

         Développer les systèmes de vidéo-protection sur la voie publique et aux abords des établissements scolaires.

         Accroître la présence des médiateurs sur le territoire, à des fins de prévention dissuasive.

         Étendre l’accompagnement social des victimes en améliorant la couverture du département en intervenants sociaux,, notamment au sein des services de police et des unités de gendarmerie

         Renforcer les actions de prévention et actions éducatives par une meilleure détection des décrochages scolaires, le déploiement d’actions d’accompagnement des jeunes hors plages scolaires et le développement d’actions de sensibilisation (grossesses précoces, addictions…)

         Mettre en œuvre des actions d’accompagnement à la parentalité

         Mobiliser les dispositifs en faveur de l’insertion, par l’affectation des emplois d’avenir notamment à des missions de prévention de la délinquance, par l’accompagnement à la mise en place de solutions alternatives à l’emprisonnement des mineurs.

         Mener des actions de communication et de sensibilisation (Relance de la campagne de communication « déposez les armes » afin de sensibiliser aux dangers de la détention et de la circulation des armes suivi d’une campagne de déposition des armes dans les commissariats ou dans les brigades de gendarmerie.)

 

 

ü    Une mise en œuvre du plan immédiate, un suivi en continu

 

Le plan de lutte contre la délinquance est d’application immédiate. Les services de police et de la gendarmerie ont été sollicités pour mettre en œuvre sans délai les actions relevant de leurs compétences et particulièrement celles relatives à la présence des forces de l’ordre dans les secteurs les plus sensibles  et celles concernant la lutte contre les bandes.

Les modalités de suivi de la mise en œuvre du plan, ainsi que les instances de pilotage ont été définies pour une évaluation en continu de l’application du plan d’action. A cet effet, les forces de police et de gendarmerie rendront compte en réunions hebdomadaires de leur action. Elle sera évoquée au cours des réunions mensuelles de l’Etat Major de Sécurité (EMS). Un comité opérationnel restreint assurera quant à lui la mise en œuvre des mesures partenariales

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