Progrès Social.

 

Plus qu’un plan d’urgence, pour  éradiquer  le chômage et les insécurités, l’urgence commande  de mettre en place chez nous un véritable plan Marshall. Et ce n’est pas, en écrivant cela, une puérile volonté de défoncer une porte ouverte.

Alors que  le  pays est prêt à imploser, beaucoup comme sur le Titanic ne s’en rendent pas encore compte. Notons que  la criminalité dépasse celle  de la Corse ou de Marseille. Gangrénés par la querelle paralysante, nos décideurs sont  incapables de mettre en place des politiques concertées et prospectives. L’intérêt public chez nous, ne doit plus se réduire  à une juxtaposition d’intérêts de politiciens dans leur fief. Et encore moins à un savant calcul pour conforter une carrière politique. Etre un professionnel de la politique ne peut se résumer à un projet de vie.

Pour rappel, à l’occasion des vœux aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi, le  lundi 18 janvier 2016, le président François HOLLANDE a présenté,  un nouveau plan d’urgence contre le chômage. Objectif : augmenter l’offre et le nombre de formations (+500.000) et faciliter l’embauche des moins qualifiés en 2016.

S’il a  estimé que la France était  dans “un état d’urgence économique et social.”, que dirait-il de l’état  de délabrement économique, sociétal et le délitement  des valeurs chez nous en Guadeloupe.  La répétition a des vertus pédagogiques. Nous réaffirmons que seules des mesures spécifiques de nature à provoquer  un électrochoc pourraient  redonner du tonus à une économie en berne et  à  retourner la courbe du chômage.

Soyons conscients. Oui, pour gagner la bataille de l’emploi, il faut lever les freins à l’entrepreneuriat. Il ne s’agit pas ici pour moi de réclamer un traitement social du chômage avec pléthore de contrats aidés — bien que cela soit devenu nécessaire pour adoucir la souffrance économique —  mais bien de mettre en place des conditions favorables au recrutement dans  nos PME et surtout nos TPE.

Nous rejoignons ici la préoccupation  de Madame la présidente du conseil département Josette Borel Lincertin. L’insertion n’est qu’un palliatif. La finalité cela doit être l’emploi. Même si  nous pouvons être fiers de notre gisement encéphalique, il n’en demeure pas moins vrai, que beaucoup des demandeurs d’emploi ont actuellement un niveau inférieur ou égal au baccalauréat. Il faut donc des mesures encore plus audacieuses, plus fortes pour améliorer l’emploi des moins qualifiés. Vu la taille et les difficultés de nos entreprises, cela passe aussi par un renforcement  de l’enseignement professionnel et des formations en alternance. Mais faudrait-il encore, que le matériel dans nos LEP et CFA, soient à un niveau de performance comparable à celui qu’on trouve dans nos entreprises. Cela passe donc  par des aides plus conséquentes aux petites entreprises pour moderniser l’outil de travail et s’ouvrir à la concurrence.

Avec la loi NOTRé renforçant les compétences économiques des régions, le président Chalus aura une responsabilité particulière, pour relever le défi de

l’emploi et de ses conséquences mortifères. Nous saluons ici sa volonté de s’attaquer résolument au chômage.

J’écrivais  la semaine dernière que l’Etat devait assurer pleinement son rôle en matière de sécurité et de lutte contre les trafics notamment de stupéfiants. Mais s’agissant de l’économie et de la lutte contre le chômage, il doit faire beaucoup mieux même avec des moyens contraints.

Aux  nominations de ministres guadeloupéens dont nous nous réjouissons, nous souhaiterions davantage  juger  le gouvernement sur la hauteur de  sa participation au financement de cet effort.

Il faut également un équilibre sur le territoire guadeloupéen. Vous l’avez remarqué, on ne parle que du développement du pôle saléen, en mettant en exergue l’insolente croissance du triangle Baie-Mahault,  Abymes et  Gosier. C’est à se demander si notre archipel ne se réduit qu’à ces seules communes avec des projets pharaoniques dont on se demande qui va vraiment payer la note. La Guadeloupe ce papillon qui a ses deux ailes pour voler vers les cimes, s’évertue encore à claudiquer sur un seul pied.

Dire  qu’une élection a des vertus miraculeuses, c’est ignorer la faillite des politiques durant ces dernières décennies. Dire que le pays est en faillite est une lapalissade. La politique de la perfusion, des rustines et des sempiternelles promesses,  a atteint ses limites. Mais le plus choquant, c’est que pour effacer toutes ces ardoises d’origine souvent mafieuse,  on tape durement et plus que de raison sur  le contribuable ou le consommateur.

Aux sempiternelles promesses politiciennes sans suite, à ces effets d’annonces qui infantilisent et aux slogans des Inconnus “je travaille, je travaille…”, nous privilégions  des faits et des actions concrètes avec des évaluations mesurables !

 

RJC

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