Soixantième anniversaire de  la Société d’Histoire de la Guadeloupe.

 Gérard LAFLEUR 

Pour célébrer son soixantième anniversaire, la Société d’Histoire de la Guadeloupe créée le 12 juillet 1963, a organisé un colloque  pluridisciplinaire sur cette décennie charnière dans l’évolution de la Guadeloupe au XXème siècle

Ce colloque intitulé : Quand les années 1960 nous parlent s’est déroulé les 13 et 14 novembre, au Centre Rémy Nainsouta à Pointe-à-Pitre et dans l’amphithéâtre de l’Université à Saint-Claude. 

Cette période est connue pour être celle de l’agonie de l’économie de plantation et celle de l’émergence de la société de consommation. 

Ce colloque avait comme ambition d’évoquer tous les aspects de l’évolution de la société guadeloupéenne au moment où quelques érudits locaux éprouvèrent le besoin de créer une société d’histoire qui ferait connaître le passé de la région en premier lieu,  à la population guadeloupéenne.

Une grande partie des aspects de la société guadeloupéenne de cette décennie a été traité par les intervenants : la politique avec le portrait d’une jeunesse guadeloupéenne tracé par le résau Foccart par Karine Sitcharn, les évènements sanglants de l’année 1967 à Pointe-à-Pitre par René Bélénus et les Antillais dans l’antiracisme en France par Dominique Chathuant (en visio). On retrouve l’aspect politique dans l’évocation de l’œuvre de René Lacrosse à Goyave dans sa volonté de faire sortir sa commune du sous-développement comme le souligne Daniel-Edoouard Marie-Sainte : L’entrée dans la visibilité d’une localité marginalisée de la Côte-au-vent. 

L’industrie sucrière était encore prépondérante dans ces années-là. La production de sucre était à son plus haut niveau au début de la décennie. Cependant, Christian Schnakenbourg a démontré que  son déclin était  irrémédiable. En s’appuyant sur la production de graphiques il souligna  les motivations politiques et économiques de ses acteurs. Ce déclin d’ailleurs avait été précédemment évoqué par Marie-Christine Touchelay dans son intervention intitulée : « Le début des années 1960 ou le progressif déclin d’une idée », l’idée étant que la production de sucre devait se poursuivre. 

Ces années sont marquées également par l’explosion démographique que l’on retrouve en filagramme dans les autres communications, explosion démographiques qui suppose une natalité importante qui nécessite la création du planning familial et des problèmes sanitaires à résoudre et moderniser.

Thèmes développés par Jean-Pierre Guenguant  quand il affirme que le contrôle de la démographie a bien fonctionné. Les enfants nombreux dans cette période sont un des sujets des communications, sa vie quotidienne, son éducation, par Raymond Boutin, le problème de sa scolarité dans la commune de Bouillante, une partie du sujet de Gérard Lafleur.  

La santé est spécifiquement traitée par Franck Garain et sous-tend les autres communications.  

Les autres évolutions de la société ont également été évoquées : la religion par Jack Caïlachon, la place de femme antillaise à travers les journaux par Clara Palmiste et le Carnaval par Eric Nabajoth. 

Les échanges ont été particulièrement riches et nous ont permis de prendre conscience de l’importance de cette période pour l’évolution de la Guadeloupe et comprendre  la situation politique, économique et sociale actuelle. En ce sens, elle a été dans le droit fil des créateurs de la Société d’Histoire de la Guadeloupe. 

Les actes du colloque seront rapidement publiés et serviront, nous n’en doutons pas, de référence pour les futurs historiens.

Gérard LAFLEUR

Propos recueillis par j. DURIZOT

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