Ce fait divers horrible qui a suscité une émotion générale mérite quelques lignes. Il a amené les dirigeants de notre pays à proposer une énième loi…C’est inutile, complètement inutile car l'arsenal juridique existe et il n'est nul besoin de le modifier ou de le compléter. Mettre en place les moyens institutionnels et humains pour permettre une bonne application de la loi s’impose en revanche.
Mais ce problème très réel qui relève de la responsabilité collective ne doit pas pour autant empêcher de poser la question de la responsabilité individuelle. Il y a beaucoup de zones d'ombre dans cette affaire. Le collège cévenol privé de Cambon, ne reçoit pas n'importe quels élèves. De nombreux adolescents à gros problèmes y sont scolarisés en internat. La direction s'en est fait une spécialité et celle-ci implique une vigilance sans faille et un grand discernement. N’est-il pas pour le moins léger que la direction ait accepté le jeune "présumé coupable" sans exiger de savoir la nature des accusations pesant sur lui, accusations dont le père dit avoir souligné l’extrême gravité ? N’est-il pas également léger de confier à un internat mixte un jeune homme faisant l'objet d'une instruction judiciaire pour viol ? A deux reprises en moins d'un an, des procédures disciplinaires ont été engagées et ont failli entraîner le renvoi de l'élève. On aimerait savoir à raison de quels faits et pourquoi l’exclusion n’a pas été retenue. Enfin, on voudrait être sûr que le suivi psychiatrique était effectif et sans lacune. Le risque ZERO n'existe pas mais dans cette affaire, on a peut-être additionné les risques et ce n’est donc pas un hasard si une jeune fille de 13 ans a trouvé la mort dans des conditions HORRIBLES.
L’évolution de la violence en Guadeloupe où des jeunes de plus en plus jeunes commettent des actes de plus en plus graves fait craindre qu’un jour un acte de cette nature se produise. Mieux vaut y réfléchir dès à présent.
Héloïse
