La question est sur toutes les lèvres : va-t-on reconfiner la Guadeloupe.

La question est sur toutes les lèvres : va-t-on reconfiner la Guadeloupe ? Le discours pour le moins alarmant du premier ministre Jean CASTEX a braqué tous les projecteurs sur notre archipel. « Dans deux métropoles – Marseille et Bordeaux – ainsi qu’en Guadeloupe, nous constatons une évolution préoccupante des contaminations, notamment chez les plus âgés, ainsi qu’un taux déjà élevé d’hospitalisation. Compte tenu des prévisions que nous pouvons faire à 3 semaines sur l’occupation des lits de réanimation, j’ai demandé aux préfets concernés de me proposer d’ici lundi, et après avoir mené les concertations locales nécessaires, un ensemble de nouvelles mesures complémentaires » a-t-il déclaré le 11 septembre.

Depuis l’anxiété s’est répandue dans toutes les franges de la population toute génération confondues, vèt kon mi, au sein même des familles, ainsi que chez les commerçants. Plus on avance dans cette épidémie, plus l’on se pose des questions dans la gestion de cette crise sanitaire dont l’issue n’est visiblement pas pour demain.

Et comme toujours quand on ne peut se prévaloir d’une science certaine en matière de prévision, difficile dans cette cacophonie de faire le tri entre ce que l’on sait, ce que l’on suppute et ce que l’on ignore.  D’autant que c’est la COVID19 qui dicte sa loi, et que chaque entité : État, politiques, médias, scientifiques, entreprises, particuliers, ne s’accordent pas sur la partition à jouer.

Ce qui reste vrai, c’est que pour les uns, quand l’Etat est fort il nous écrase, et pour les autres quand l’État est faible il nous fragilise. Ce qui est vrai aussi, c’est que dans une démocratie libérale et représentative, c’est l’Etat qui dicte les règles pour sauvegarder l’intérêt général. Dût-il pour cela user de la contrainte légitime envers les contrevenants. 

Ce que l’on sait encore, c’est qu’au sortir du confinement, nous étions exemplaires. Il y avait 14 décès Covid déclarés et 162 cas positifs en trois mois. Aujourd’hui, nous en sommes à 12 décès de plus et 3000 cas positifs en trois mois et demi.

Ce que l’on sait aussi c’est qu’il n’existe aucune certitude sur la mise en œuvre d’un vaccin qui soit efficace sur la durée. Nous ne devons donc compter que sur notre discipline collective et la solidarité pour s’en sortir.  Il faut s’en remettre à l’intelligence collective et aux mesures préventives. Que par conséquent, l’on doit s’en tenir pour l’instant et pour encore au moins quelques mois, aux mesures préconisées, qui seules (quoiqu’on dise) ont fait preuve d’une certaine efficacité. C’est la distanciation physique (pas d’embrassades, ni de poignées de mains). Le lavage régulier des mains avec du savon ou du gel hydro-alcoolique. Et qu’enfin le port du masque ne protège collectivement et n’est efficace que s’il est porté par TOUS et dans tous les lieux où il y a du public.

Ce que l’on a appris également, c’est que le confinement s’il permet de réduire la propagation du virus, est difficilement tenable sur la durée car il supprime tous les échanges avec l’extérieur et que son coût économique est insupportable à long terme.

Ce que l’on sait également, et que l’on ne prend pas assez en compte, les moyens, les mesures, les méthodes et surtout les résultats des autres pays. Même avec des hauts et des bas. Car enfin ce satané virus ne s’est pas arrêté aux frontières de l’Hexagone ni à celle de notre archipel. Or les décisions prises et appliquées aussi en Guadeloupe, sont finalement les mêmes mises en œuvre sur le plateau continental de la Guyane.  Si l’on peut se questionner sur l’opportunité de plaquer des mesures qui ont du sens à Paris mais qui ici ne sont que d’une portée limitée, il faut aussi s’interroger sur la « capacité » à observer une discipline collective. Et c’est en conscience à chacun de se protéger pour protéger les autres.  Quand les lieux de contamination sont essentiellement dans la sphère familliale , à quoi cela sert-il de fermer les restaurants à 21, 22 ou 23 heures ? 

A l’évidence, gérer une crise consiste souvent à gérer au mieux la « casse ». 

Comment donc parvenir à changer en quelques semaines les us et coutumes, les habitudes séculaires de la population, comment modifier la distanciation sociale sans qu’il y ait ici et là des divergences.

Ainsi, aux décisions d’un pouvoir vertical, trop centralisé, il faut associer un pouvoir horizontal, avec l’implication des supports de proximité tels que les maires, les médecins de ville (et de campagne) et même les associations. Sinon, on s’enferme dans un système bureaucratique voire technocratique et jacobin qui ne peut que modifier les pratiques à la marge sur le long terme. C’est ce qui s’était passé lorsque l’on avait cru en mars qu’il suffisait de donner quelques vagues indications aux croisiéristes Guadeloupéens de retour à leur domicile pour qu’ils s’auto-confinent.

Il faut donc avoir l’humilité de se comparer aux autres, dans ce qu’ils font de mieux et de bien. Aux pays qui nous ressemblent certes, mais également aux autres. Si l’Allemagne a de meilleurs résultats que la France c’est surtout grâce à une fine gestion des déplacements de population. Si tout le continent Africain compte, selon l’OMS, le même nombre de morts que la France (30.000) c’est bien grâce à l’habitude du respect des gestes barrière. Et pour le continent sud-asiatique par le port systémathique de masques  pour éviter les éventuelles contagions, et ce, bien avant la COVID19.

Inutile ici de se référer aux médecines naturelles, alternatives ou autre rimèd razyé qui n’ont eu d’effet ni en Chine et ni en Inde pays où l’épidémie se développe massivement.  

Alors, si on en restait aux fondamentaux de ce que l’on sait ? Vraiment. Et se remettre à la rationalité, à l’humilité, et surtout à la sagesse.

Rodes Jean-Claude.

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