Les dérives et les récidives sont de plus en plus choquantes en matière de gestion des fonds publics.

On ne le dira jamais assez fort ! Les dérives et les récidives sont de plus en plus  choquantes en matière de gestion des fonds publics. Mauvaise gouvernance ou Je m’en foutisme ?  Rappelons que les élus ont un devoir de rigueur et d’excellence s’agissant de la gestion des fonds publics, c’est-à-dire de l’affectation de l’argent du contribuable !  Impunité, dites-vous ?

Certes  le législateur a chargé la Cour des comptes  de veiller à la bonne utilisation de nos deniers. Mais quid des injonctions et des recommandations  préfectorales effectives pour dissuader ceux qui entendent mordicus s’ériger en gestionnaire infaillible. C’est à croire que si  les dérapages budgétaires et les décisions absurdes font florès, c’est précisément parce que le législateur n’engage pas suffisamment, la responsabilité administrative, financière, électorale,  ou pénale des élus qui gaspillent ou détournent l’argent public.  Dès lors, c’est en toute impunité, voire en toute «provocation», que des décideurs, de manière solitaire, imposent des oukases impopulaires. Des décisions sujettes à la plus grande suspicion tant elles confinent à la critique, à l’incompréhension voire à l’absurde.

Ainsi donc sans concertation aucune, des projets sont lancés que rien ne justifie,  sinon la déraison vaniteuse et l’impunité insolente, d’élus se plaçant au-dessus de tout !

Certes les contribuables ont les élus qu’ils méritent. Mais en République, il y a des règles visant à la protection des citoyens.  Courroucée,  la Cour des Comptes se pose elle-même la même question. Pourquoi, les dépenses publiques sont-elles plus élevées ici qu’ailleurs, pour des services qui ne sont pas meilleurs, voire parfois moins bons.

Pourquoi tant de nos collectivités sont-elles épinglées par la Cour Régionale des Comptes ?   Les dernières en date : celles la ville de Basse-Terre et de la commune de St-Georges en Guyane, qui crèvent les planchers des déficits.

On peut dès lors devant la répétition dans le temps de pratiques comptables peu orthodoxes, — la CRC est implantée en Guadeloupe depuis plus de 30 ans — s’interroger sur la réelle volonté de mettre fin à ces « combinazzione ».

C’est vrai que les contribuables-citoyens qui comme leurs élus, ne sont pas des sphinx en matière de comptabilité publique, peuvent  toujours se défaire de ces élus incompétents au moment des élections. Mais il ne leur  reste en vérité que peu de moyens d’action tant la justice est lente, conciliante voire indulgente en matière de gestion publique. Il est indéniable que le système mériterait d’être revu tant du côté de l’engagement de la responsabilité financière des élus que de leur contrepartie c’est-à-dire de leur rémunération.

Notons qu’en France, les indemnités versées aux élus — ceux qui détiennent l’exécutif — sont souvent plus faibles que dans des pays voisins. Mais,  ceci expliquant cela, les élus français bénéficient d’avantages souvent exorbitants Il suffit de voir ceux attribués aux parlementaires. D’ailleurs, il peut paraître incongru qu’un député soit bien mieux rémunéré qu’un président de Région alors que celui-ci exerce au jour le jour une charge bien plus conséquente et contraignante.

De la même manière, on doit continuer à s’interroger sur les contrôles exercés sur la gestion des élus. En premier lieu le contrôle de légalité, dévolu au préfet et à son administration. «Il est proche de zéro, remarque un conseiller à la Cour des comptes. Le plus souvent, le préfet s’abstient, guidé non par la prudence financière, mais par le souci de préserver ses bonnes relations avec les élus, et de récupérer ainsi un peu du pouvoir perdu en 1982.»

Il est clair que vu le volume astronomique de décisions (arrêtés, circulaires…) qui doivent être contrôlées, les moyens sont insuffisants. Mais, même lorsque ces contrôles sont effectués, les sanctions tardent à tomber lorsqu’elles ne sont pas purement et simplement mises au placard. Ainsi, il est rare que des promotions (changement de catégorie des fonctionnaires) du fait du prince soit remises en question.

Les dérapages chez nous sont si nombreux, si insolents, que certains élus ont dû être mis en examen ou être mis  carrément en détention provisoire.  Les citer tous, ce serait de  produire un top 30.  La compassion ici nous oblige à ne pas les citer.  Ce qui serait d’ailleurs  injuste pour d’autres communes dont la gestion semble acceptable. 

L’état lui-même n’est pas exempt de certains dérapages. Remettons nous en mémoire les  ratés fatals du logiciel de paie des fonctionnaires. Le logiciel, nommé SI-Paye, lancé en 2007, devait remplacer les 8 différents services de paie des ministères. L’Etat comptait ainsi supprimer 3.800 postes de fonctionnaires affectés à la paie des agents. Alors qu’il aurait dû devenir opérationnel en 2017, il a été discrètement mis en sommeil avant Pâques. Un échec qui devrait coûter 346 millions d’euros, selon les services de Didier Migaud, le président de la Cour des Comptes.

Gardons-nous donc de sacrifier les intérêts des citoyens  sur l’autel de querelles politiciennes et de desseins politiques personnels. On l’a encore vu cette semaine au Palais des Sports de Rivière  des pères, où l’impensable  a été montré du doigt.

Nous sommes en droit d’attendre autre chose de nos  responsables politiques an chiraj permanent. L’intérêt général est la règle ! L’orthodoxie doit remplacer la gabegie, enfin !

Rodes Jean-Claude.

 

 

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