Les différents gouvernements français ont beaucoup trop tergiverser .

À l’orée de 2023, la question écologique et plus précisément de la transition écologique est plus que jamais d’actualité. Les effets du changement climatique sont

 désormais visibles par tous sur tous les continents. Des hivers secs et doux en Europe. Des « tempêtes » de froid à -50° à Boston. Des incendies géants suivis d’inondations catastrophiques en Californie et en Chine. Les conditions extrêmes deviennent monnaie courante. Du coup, les impacts directs sur les modes de vie sont de plus en plus palpables.

Depuis les vignerons français qui doivent remonter de plusieurs kilomètres vers le nord pour retrouver des conditions idéales, aux agriculteurs du sud qui peuvent désormais envisager des cultures tropicales toute l’année. Des stations de ski qui doivent fermer faute de neige en plein mois de janvier aux randonneurs qui à la place d’un lac découvre une zone sèche et boueuse, les exemples sont nombreux dans les journaux télévisés d’Europe des conséquences surprenantes de ce changement.

Chez nous, on observe depuis tantôt la disparition ou la raréfaction de certaines espèces animales ou végétales. La montée du niveau de la mer qui risque de faire disparaître certains de nos îlots. Sécheresse en août, vague de froid en décembre, nous ne sommes pas épargnés. Selon Météo France le mercure n’est jamais tombé aussi bas en trente ans au mois de décembre. Pour autant, ces changements nous conduisent dans une intelligence collaborative et intergénérationnelle, à réfléchir aux mutations de nos modes de vie. A notre façon de consommer. A nos manières de nous déplacer.

 A notre consommation énergétique. Et la grève qui s’éternise chez EDF-Pei, la filiale d’EDF (fwans) qui produit plus de la moitié de notre électricité, conduit à remettre sur le tapis la question de notre autonomie énergétique. En effet, si EDF-PEI produit à partir de combustible fossile, la Guadeloupe dispose d’atouts divers et non négligeables pour aller au plus vite vers une autonomie électrique. D’ailleurs, du fait même de cette grève, EDF Archipel Guadeloupe en charge de la distribution du courant, a dû pousser au maximum la production par les entreprises privées à partir de ressources renouvelables tels que la géothermie, le charbon, le biogaz, l’éolien, ou le solaire. Il ne faut jamais blâmer une contrariété. Si la Guadeloupe  ne peut se faire seule, elle ne peut et ne se fera pas sans les  Guadeloupéens séryé, car soucieux de leurs intérêts vitaux. 

Les différents gouvernements français ont beaucoup trop tergiverser au cours des

dernières décennies — souvent sous la pression d’EDF — pour développer massivement les énergies renouvelables. Fo sa chanjé !  Nous avons souvent pâti de ces incessants changements de cap, alors que nous ne disposons pas de centrales nucléaires. Aujourd’hui, on lorgne vers le potentiel de la géothermie qui demeure la principale énergie stable, régulière, infinie dont nous disposons. Mais notre petit archipel, peut également s’appuyer sur les autres ressources naturelles et renouvelables comme l’éolien ou le solaire. L’éolien off-shore qui certes pose des problèmes sur certains territoires continentaux pourrait parfaitement subvenir à nos besoins, si on s’en donne les moyens. D’autant que d’autres utilisations comme la production d’hydrogène, d’ammoniac ou d’oxygène médical à l’échelle industrielle demeurent envisageable. Il faut activer cette transition électrique dans un premier temps, d’autant que nous bénéficions du filet de sécurité que constitue la péréquation qui oblige EDF à vendre son électricité au même prix que dans l’Hexagone. Nos collectivités, et singulièrement la Région, doivent rattraper les retards accumulés sur les plans prévisionnels qui annonçaient 50 % d’autonomie en 2022 et 100 % en 2030. Aux côtés d’investisseurs privés, un vrai coup de collier doit être donné pour accroître la production électrique à partir des ressources disponibles sur place, qui par définition ne sont pas délocalisables. En plus, le déclin démographique que nous subissons, entraîne une baisse à long terme de la consommation qui plafonne autour de 1700 GWH annuellement. Et les Guadeloupéens doivent eux aussi investir ce champ économique.

D’autant que tout prochainement, le gouvernement va, lors des appels à projets, contraindre les producteurs à permettre aux particuliers de participer à leur capital. Une façon d’investir dans l’emploi et la production locale mais également d’en tirer profit.

Cette question de la transition énergétique doit là aussi être abordée de façon pragmatique, sans visière, mais à l’aune des besoins futurs de notre population et de nos entreprises. Notre sécurité énergétique ne peut plus, ne doit plus, dépendre du bon vouloir de quelques-uns, ni de la stratégie définie dans des bureaux parisiens et autres centrales syndicales,  sans tenir compte de nos réalités actuelles et futures.

Fo pa lésé trota baré nou !

Rodes Jean-Claude .

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