Et si Internet devait s’arrêter…

Certitude -Incertitude. L’improbable pas l’impossible !

(raison climatiques) terrorisme, guerre, pannes, cybercriminalité, autant d’aléas qui peuvent paralyser non seulement une région, des entreprises, le pays. Mais aussi la planète entière, surtout quand on pense à la révolution numérique.

 On ne peut s‘empêcher de penser ici aux vulnérabilités de cette zone très dense des USA, située dans le nord de la Virginie, surnommée la “Data Center Alley”.

Selon la BBC, le comté de Loudoun abrite la plus grande concentration mondiale d’installations de stockage et de traitement de données, soit près de 200 data centers. C’est là que, le 20 octobre, la défaillance d’un serveur d’Amazon Web Services (AWS) a fait tomber un pan entier du réseau mondial.

 Pour rappel : Zoom, WhatsApp, Perplexity, Fortnite : “plus de 11 millions de personnes dans le monde et quelque 2500 entreprises” ont été touchées par “la plus grande panne” de l’année du cloud d’Amazon, d’après Axios.

  Ce n’est pas comme pour l’eau chez nous et d’autres essentiels du quotidien où les solutions sont ramenées toujours aux calendres grecques et même sans honte bue.  Même si, tout a fini par rentrer dans l’ordre et rapidement, cette panne s’ajoute cependant à de très nombreuses autres perturbations cette année.  Mais qui ont un peu plus mis en lumière la vulnérabilité d’Internet.

A noter, que le 29 octobre, cette fois – ci, c’est Azure, le cloud de Microsoft, qui provoquait un autre incident de portée mondiale à la suite d’un “changement de configuration involontaire”. “Une simple panne survenue dans un centre de données en Virginie est venue donc nous rappeler que l’improbable n’était pas l’impossible, écrit Aisha Down dans The Guardian.

Si Internet se révèle d’être un des piliers incontournables de notre vie moderne, c’est aussi un réseau composé de programmes et d’infrastructures bien physiques qui accusent le poids des ans.  Et il n’y a pas que votre serviteur qui s’est demandé, et avec raison, ce qui serait susceptible de faire planter le système.

Effectivement, devant la multiplication de pannes majeures du réseau, les experts ont bien raison de s’interroger. Sommes-nous proches d’un “Big One” (une expression empruntée au vocabulaire relatif aux séismes) qui verrait Internet s’arrêter ! Avec des conséquences potentiellement dévastatrices.   Sans tomber dans le catastrophisme, il y a lieu de rappeler que nos vies en sont désormais étroitement dépendantes et dans tous les domaines. Des systèmes de paiement aux communications, des services publics au GPS, à peu près tout ce qui fait notre quotidien dépend du réseau. Un réseau de plus en plus fragilisé.  

 Horresco referens car quid de ces nouveaux pirates de la « toile » ? Aux défaillances donc techniques et aux erreurs de protocole s’ajoute une menace qui atteint des niveaux jamais vus jusqu’ici : les cyberattaques.  Pour une vigilance accrue, en la matière, vous n’avez encore rien vu, prévient Misha Glenny dans une enquête remarquable parue dans le Financial Times.

Pour Misha Glenny la perspective d’une paralysie géante se rapproche. “La cybercriminalité et le cyberespionnage et la désinformation déstabilisatrice, ont depuis longtemps supplanté la criminalité organisée traditionnelle en tant que menaces sécuritaires et économiques. Et pire encore. La menace est sur le point de passer à l’étape supérieure en matière d’échelle et d’effet, compte tenu des capacités révolutionnaires de l’IA !

  Pour rappel, au Royaume-Uni, quatre entreprises sur dix auraient été touchées par des cyberattaques au cours de l’année écoulée.  Et chez nous, nos hôpitaux, banques et même municipalités comme celle de Saint – Claude. Et même, les grands noms de l’économie “semblent tomber, comme des dominos”, s’alarmait The Standard.  Mais quid des conséquences pour les entreprises, les Etats et même pour votre serviteur, que nous soyons confrontés à une attaque catastrophique au rançongiciel à n’importe quel moment.

 Plusieurs scénarios catastrophes sont à l’étude. Qu’un ouragan par exemple dévaste la Data Center Alley ou que des hackeurs attaquent tous les sites dont l’adresse se termine par “.com” ou “.net”.  Mais,le cœur d’Internet continuerait de battre”, affirme un expert, parce qu’il existe des réseaux sociaux décentralisés, des noms de domaine spécifiques ou encore des nœuds secondaires suffisants pour absorber une surchauffe du réseau.

Un optimisme pas toujours partagé. Le problème, c’est que le réseau “n’a pas été construit en tenant compte de la sécurité : il a été conçu pour l’interopérabilité”, s’inquiète dans le Financial Times un autre expert, qui estime que le système présente “plusieurs couches de vulnérabilité susceptibles d’être exploitées”.

L’autre facteur aggravant mis en avant dans le dossier, de nos confrères du « Courrier international » c’est bien sûr la concentration : “AWS, Google et Microsoft contrôlent plus de 60 % du marché mondial de l’informatique dématérialisée.  Une conclusion pessimiste   car il serait et presque impossible d’évaluer, ne serait-ce qu’approximativement, combien de services en dépendent. Un seul grain de sable chez un mastodonte du web en Virginie, et tout un pan du monde est déréglé.

Nos fragilités comme nos forces, seraient- ce, notre  inévitable interdépendance ?

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