Polémique

Taxer les ultrariches !

La richesse est toujours plus concentrée entre les mains de quelques individus qui échapperaient largement à l’impôt. Alors que les gouvernements manquent de ressources pour financer « l’État providence ». Plus que jamais se pose la question de la taxation du patrimoine, comme en témoigne, en France, le virulent débat sur la “taxe Zucman

La taxe Zucman, un impôt plancher visant les 0,01 % des contribuables les plus riches en France, afin de s’assurer qu’ils paient au moins 2 % de leur fortune en impôt, est l’une des mesures phares brandies par la gauche pour réclamer davantage de justice fiscale.

Un nom revient sans cesse au milieu du blocage politique et social dans lequel la France est coincée.  Mais faut – il toujours déshabiller Paul pour couvrir la nudité de Pierre ?  Taxer les ultrariches et même la société moyenne et ses retraités, serait – ce le sésame qui promet une sortie de l’impasse ?

Pour nos confrères du quotidien allemand Die Welt , ce  nom qui revient , c’est celui de l’économiste Gabriel Zucman, dont le projet de taxation des ultrariches est au cœur du débat sur la fiscalité qui agite la France depuis des mois.

Ce débat depuis la dissolution en 2024, a pris une ampleur inédite dans l’Hexagone et même à l’étranger. Alors que la mobilisation sociale se poursuit avec un appel à la grève et de nouvelles manifestations reconductibles, la justice fiscale reste une préoccupation majeure. Il serait intéressant de savoir comment cette question a été abordée ailleurs ? Et ce d’autant que “L’explosion du nombre de milliardaires et de la valeur de leur patrimoine est vertigineuse.”

“En 1987, quand le magazine Forbes a publié son premier classement mondial des milliardaires, on n’y trouvait que 140 noms. Cette année, il recense plus de 3 000 personnes, qui possèdent un total de 16 000 milliards de dollars (environ 13 700 milliards d’euros) écrit Emma Agyemang dans le Financial Times.

Face à ce constat et aux inégalités qui se creusent, il est légitime de se poser la question d’une taxation sur le patrimoine, reconnaît le très libéral quotidien britannique, citant de nombreux experts. Mais taxer les grandes fortunes est plus facile à dire qu’à faire.” . On connaît la formule : Selon que vous serez puissant ou misérables les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Certains pays (très peu nombreux, en fait) s’y risquent encore mais dans des contextes certes très différents.  L’Espagne, la Norvège et la Suisse ont ainsi maintenu un impôt sur la fortune. En Norvège, le Parti travailliste a choisi de doubler l’impôt sur la fortune en 2021. Provoquant un exil des grandes fortunes vers d’autres pays moins regardants. Conséquence, le débat a été au cœur des législatives du 8 septembre. Il l’est aussi en Allemagne, où le gouvernement de Friedrich Merz tente laborieusement d’élaborer un budget pour 2026.

En France, Sébastien Lecornu a affirmé dans une interview au Parisien ne pas croire que la taxe Zucman soit “la bonne réponse”.  MAIS POUR SE MAINTENIR il faudra bien pourtant qu’il prenne en compte la colère sociale, d’une façon ou d’une autre et les poids de ses alliée ne votant pas la censure” . Car la question de l’impôt sur les riches n’est plus seulement économique, elle est avant tout politique et morale. Il est vrai, que pour la plupart des démocraties, il est de plus en plus difficilement justifiable de sacrifier les aides sociales pour les personnes âgées ou handicapées alors que des fortunes colossales échappent à l’impôt.

Le niveau des inégalités atteint aujourd’hui des sommets dans les pays développés où la concentration des richesses empêche toute mobilité sociale. C’est bien là, tout le problème. Aujourd’hui, il y a urgence à bouger les lignes.Une poignée de personnes possèdent le monde, c’est une aberration. Cela nourrit le populisme, lequel ne fait que renforcer ces inégalités,dit encore un expert cité dans le Financial Times.

Tansyon !

À partir de quel point risque-t-on de trop tirer sur la corde ?”

Si les super- riches constituent des cibles plus faciles sur le plan politique, ce sont cependant eux qui ont accès aux meilleurs comptables et avocats. Et qui font la richesse.  Menacés, beaucoup s’expatrient et investissent à l’étranger. Selon une étude dirigée par Gabriel Zucman, entre 2018 et 2020, le taux effectif d’imposition des 400 Américains les plus riches correspondait à 23,8 % de leurs revenus – ce chiffre incluant l’impôt sur le revenu, les droits de succession et de donation et l’impôt sur les sociétés. À titre de comparaison, le taux moyen pour l’ensemble de la population aux États-Unis était de 30 % et celui des travailleurs les mieux rémunérés de 45 %.

Fin du secret bancaire. Pour remédier à cette anomalie.  L’économiste préconise de mettre en place, à l’échelle mondiale, un impôt de 2 % prélevé chaque année sur les fortunes de plus de 1 milliard de dollars (850 millions d’euros) en tenant compte des biens immobiliers et des actions possédés.  Gabriel Zucman souligne qu’avec les progrès de la transparence fiscale, la fin du secret bancaire et l’échange d’informations financières entre les autorités fiscales, il est de nos jours beaucoup plus difficile pour les riches de dissimuler leur patrimoine. L’an dernier, l’idée a été discutée au G20, sans toutefois convaincre tous ses membres. Et aujourd’hui, l’économiste mène campagne pour faire adopter sa proposition en France. 

WAIT AND SEE !

 DURIZOT JOCELYN (retraité de la classe moyenne, lessivé par une maltraitance du fisc)

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