Le Sénateur Jacques Gillot a interpellé ce mardi 3 mai à l’occasion de la séance de nuit au Sénat, Bruno LEMAIRE, le ministre de l’Agriculture, sur l'ouverture des marchés, notamment celui de la banane, intervenue suite aux deux accords commerciaux conclus en 2010 entre l’Union Européenne, le Pérou et la Colombie d’une part et avec les autres pays de l’Amérique Latine d’autre part.
En effet, cette stratégie de coopération qui prendra effet à l’horizon du premier semestre 2012, fait peser de sérieuses menaces sur le fragile équilibre et l’importance sociale de ce secteur, véritable pilier de l’économie guadeloupéenne.
Rappelons que la banane représente 2000 emplois directs et 1000 emplois indirects. C’est aussi le premier secteur d’exportation en Guadeloupe et le premier employeur du secteur agricole.
En outre, une baisse de 35% des droits de douane est prévue en faveur de ces nouveaux concurrents entre 2009 et 2017 avec une nouvelle baisse des tarifs douaniers d’ici 2020 (75€ contre 176€ aujourd’hui). Les DOM vont donc devoir affronter des pays d'Amérique latine qui bénéficient de faibles coûts de production, largement inférieurs à ceux des Régions Ultra-périphériques
On peut d’ores et déjà remarquer les premiers effets économiques néfastes sur ce secteur agricole, puisqu’on enregistre un recul de 25 à 30% de recettes commerciales de la banane antillaise entre 2009 et 2010.
Le sénateur Gillot souscrit par conséquent à la proposition d’obtenir de l’Union Européenne des compensations qui pourraient prendre la forme d’une augmentation de l’enveloppe globale du POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Eloignement et à l’Insularité), en cours d’élaboration.
Une telle mesure permettrait de renforcer toutes les filières agricoles et ainsi mieux les préparer à faire face à ces importations massives tant sur le marché européen que sur leur propre marché régional.
Par ailleurs, Jacques GILLOT a suggéré que la Commission envisage plus de flexibilité lors des discussions qu’elle engage notamment sur d’autres instruments tels l’octroi de mer, dont chacun s’accorde à dire qu’il constitue un dispositif incitatif pour le développement de la production locale.