Le débat Le « primat » du statut d’entreprise de presse « papier » ?

En dépit de nombreuses modifications législatives et réglementaires, c’est la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui continue de régir la presse française en définissant son régime administratif et fiscal. Cette loi constitue l’essentiel du droit de la presse, elle est complétée par l’ordonnance de 1944 sur l’organisation de la presse et les lois de 1986 portant réforme du régime juridique de la presse. Ces 3 textes fondamentaux forment le droit de l’information

L’histoire de la presse a une double vocation.

 Elle doit d’abord décrire la croissance du monde des périodiques depuis ses origines, analyser les facteurs de son développement, apprécier l’influence des journaux sur la vie des sociétés et sur le comportement des individus . Elle est ensuite, et en même temps, une science auxiliaire de l’histoire, car les journaux, archives de la vie quotidienne, sont une source essentielle pour les historiens de toute vocation qui ne peuvent reconstituer valablement le passé sans recourir à leur témoignage. Ses difficultés cependant sont grandes.

Écho de toutes les activités des hommes et agent d’influence pour toutes les forces politiques, économiques, sociales et spirituelles, la presse exige, pour être analysée, une sorte de compétence encyclopédique. Les collections de journaux, qui sont la matière première de leur histoire, (Voire notre bibliothèque à la Maison de la Presse)  forment une masse énorme dont le dépouillement demande un temps et des efforts démesurés. Pour l’heure non rémunérés !

 Son histoire s’émiette dans les destins particuliers de dizaines de milliers de titres et s’éparpille dans le récit d’une multitude d’épisodes.   CHEZ NOUS LA  presse est un cimetière. Chaque influenceur( Etat, églises, syndicats…) , politique, avait son organe de presse et à leur mort le journal disparaissait. Il ne reste pas moins vrai que le  recours au passé est donc dans le domaine de la presse encore plus indispensable que dans les autres secteurs des sciences sociales pour comprendre les réalités du présent.  Consulter absolument nos archives à la Maison de la Presse ! Nou la ! C ‘est gratuit.

Le contrôle préalable des publications

Sé pa pawol  é maké an lè ! L’entreprise de presse est définie comme l’institution rassemblant les divers moyens économiques, matériels, intellectuels et humains nécessaires à la réalisation à la publication d’un écrit périodique( quotidien -hebdo-mensuel…). Le statut de l’entreprise de presse est donc constitué de l’ensemble des règles relatives à sa création, à son organisation et à son financement. Il permet de déterminer les moyens, d’assurer leur survie, leur indépendance et le pluralisme.  Mais combien de fois la morasse du Progrès Social fut saisie avant publication ? Combien de procès et d’embastillement  ?

  1. NB. En typographie, la morasseest l’épreuve ultime servant à vérifier la composition d’un journal et portant la note « bon à tirer ».

Une  liberté d’expression, mais encadrée !

Il reste vrai que la liberté d’expression et l’indépendance ne peuvent être paradoxalement garanties que grâce à l’intervention de l’Etat par le biais d’aides directes( insignifiant chez nous) et indirectes( très insuffisants et discriminatoires) . Vu leur rôle incontestable  pour élever les consciences dans un pays encore de l’oralité, et surtout l’étroitesse de leur marché. Et  la concurrence déloyale des réseaux sociaux et autres gratuits ( fortement subventionnés) , il n’en reste pas moins vrai que l’objectif d’un maintien du pluralisme de la presse est atteint par des aides fiscales comme l’exonération ou le dégrèvement d’impôts, et des « chiches » aides économiques.

C’est vrai les éditeurs de presse .  Tous » ka kryé anmwé.

Et ce même s’ils  bénéficient de tarifs préférentiels pour les affranchissements postaux( cela concerne notamment les envois aux abonnés mais aussi pour les communications téléphoniques). Les journaux  devraient et c’est là , un scandale chez nous, ne plus être réduits à « la mendicité » de petits favè, compromissions, et   bénéficier  davantage de subventions directes telles que les aides à l’exportation ou encore l’aide aux quotidiens régionaux ou locaux à  faibles ressources publicitaires et de communications.

 Christian CELESTE, le directeur du journal les Nouvelles Etincelles, en interpelant les éditeurs de presse,  a eu raison de les appeler aux Etats Généraux de la Presse en Guadeloupe. Pour le succès et des retombées concrètes, palpables, de cette courageuse initiative, au préalable, toutes les contributions devraient et seront les bienvenues.  L’UJMG( qui n’est pas un éditeur de presse, ni un syndicat,  mais une Union de la profession, déontologiquement affiliée à l’UPF)  se félicite de cette salutaire initiative. Faudrait-il encore  clarifier et distinguer à notre humble avis entre presse écrite, audio- visuelle( privé , d’Etat, confessionnelle.) , blog, lanceurs d’alerte… et qui n’ont pas et ne peuvent avoir ni  le même  statut.  Encore moins les mêmes aides et protections. Et séryé !

DURIZOT JOCELYN( Président de l’union des Médias et journalistes de la Guadeloupe : UJMG.  Membre du comité international de l’Union de la Presse Francophone : UPF )

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