Depuis le début de cette semaine, les organisations Antivax.

Depuis le début de cette semaine, les organisations Antivax, essentiellement des organisations syndicales, organisent des manifestations sur la voie publique qui se traduisent par des barrages de routes, des occupations et des blocages d’entreprises ainsi que des défilés.   Une capacité de nuisance dont l’objectif est, selon ces organisations, d’accroître la pression sur le gouvernement afin d’obtenir la fin du passe sanitaire, de l’obligation vaccinale pour les soignants et l’arrêt des suspensions. Il s’avère dans la réalité que ces mouvements peinent à prendre pied dans la population.  L’histoire on le sait ne repasse pas toujours les mêmes plats. Et toutes les conséquences de la grève de 2009, n’ont pas été toujours heureuses ni pour les entreprises ni pour certains salariés.

On a d’abord assisté à la fin des blocages des établissements de santé comme le CHU, le CHBT ou certaines cliniques. Non seulement parce la plupart du personnel de ces établissements est vacciné, et donc que le fonctionnement est devenu possible même sans les personnels non vaccinés. Mais également par l’application de décisions de justice appelant à libérer les accès sous peine d’astreintes plutôt salées. On a vu également des représentants de certains syndicats aller à l’encontre de la volonté de leurs mandants voire des centrales françaises auxquelles ils sont affiliés come FO, provax en France et antivax en Guadeloupe. C’est également le cas avec certains syndicats d’enseignants (95% des enseignants en France sont vaccinés) qui s’insurgent contre le passe sanitaire en Guadeloupe mais qui réclament l’exigence d’un test PCR pour les touristes vaccinés ou non qui arrivent en Guadeloupe.

Du coup, un certain nombre d’élus (ETZOL, ABELLI, SERVA, SAPOTILE), à l’initiative de l’ANG, ont promu la prise en compte d’un protocole spécifique à la Guadeloupe. Ce protocole tient en quelques mesures principales : mise en place d’un test PCR de moins de 72 heures pour les arrivants vaccinés avec un second 78 heures après. S’y rajouterai un isolement pour les non vaccinés. Deuxième mesure, la mise à disposition de vaccins non ARN messager pour les Guadeloupéens qui préfèrent un vaccin « traditionnel ». Enfin ce protocole, dont le but est de rétablir la confiance aussi envers les autorités sanitaires, les médecins et les scientifiques, préconise des ajustements au niveau local des décisions mises en œuvre dans l’Hexagone.

On voit bien à travers l’implication d’élus d’horizons divers, qu’il y a une volonté de trouver une porte de sortie au conflit social engendré par la crise sanitaire. Cela est une bonne chose en soi. Mais il faut garder une certaine cohérence et comme le dit la porte-parole de l’ANG, « réfléchir comme si on était en responsabilité ». C’est pour cela qu’il faut avoir un discours logique, rassembleur, et cohérent. Personne me semble-t-il ni d’un côté ni de l’autre ne conteste la sous capacité de notre système de santé, ses lacunes ni ses faiblesses par rapport à n’importe quel territoire français, ni les difficultés de notre seul CHU. Mais, on ne peut ignorer ni masquer le fait que ce satané virus s’est répandu dans le monde entier, et pas seulement sur notre petit archipel. Que par conséquent, on ne peut réduire la gestion de la crise sanitaire à un combat contre le kolonyalisme fwansé. Il me semble que la parole des médecins Guadeloupéens qui sont quasiment tous vaccinés et provax, devraient être écoutée bien avant celle des charlatans et autres hurluberlus enragés des réseaux sociaux et des estrades. Et cette vérité vaut aussi pour les autorités sanitaires qui ont longtemps ignoré et zappé ceux en qui la population avait le plus confiance et à qui ils se remettent pour leur santé, sans systématiquement s’interroger sur leurs diagnostics et leurs ordonnances. Pas You sav kè yo, yo pa doktè, ni grangrek en mèdsin.

Par ailleurs, s’il faut chercher une porte de sortie « honorable » pour tous, afin que l’on reprenne une vie normale et que nous nous concentrons tous sur la lutte contre le virus (et pas la lutte contre le vaccin), on ne doit pas se fourvoyer avec de faux arguments, car le virus ne fait pas de politique ni de distinctions raciale et sociale. Des vaccins sans ARN (moins sûrs, moins performants mais moins chers) sont toujours disponibles en Guadeloupe depuis début Juillet, tel AstraZeneca. Toutes les personnes majeures qui le souhaitent peuvent le demander à leur pharmacien. Comme l’a observé lui-même le député Olivier SERVA au beau milieu de la  4e vague, toutes les personnes en réanimation au CHU étaient des Guadeloupéens domiciliés en Guadeloupe. Pas de touristes. Pas de vacanciers. Dès lors s’il faut, appliquer un test PCR à tous les arrivants, on devrait en toute logique appliquer un passe sanitaire voire un passe vaccinal aux résidents, d’autant que le virus n’a jamais cesser de circuler en Guadeloupe.

Enfin, cette proposition d’un protocole adapté peut être l’occasion de mobiliser toutes les parties sur la nécessité des faire respecter encore et toujours les gestes barrière comme le respect des distances, le lavage des mains et le port correct du masque. L’Etat ne peut pas tout. Et les fonctionnaires grévistes, comme les dirigeants du mouvement, devraient avoir plus de compassion pour ceux du privé, dont le salaire n’est pas garanti et qui ont des obligations et factures pressantes. Ba yo on chans !

Cohérence, honnêteté et transparence voilà qui devrait guider les uns et les autres dans la recherche d’une meilleure gestion de crise au seul bénéfice des Guadeloupéens.

Rodes Jean-Claude.

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