« La cage» à l’ARTCHIPEL

La scène nationale a présenté samedi soir « La cage », une pièce de théâtre d’une auteure jamaïcaine, AvaGail Gardiner, mise en scène par Michael Batz et servie par  quatre acteurs, trois hommes, Alain Azérot, Modeste Nzapassara et Frédéric Kontogom et une femme, Wilda Philippe.

Sur la scène, une cage. Dans cette cage, trois hommes. Des hommes qui ont voulu fuir leur pays et gagner les USA.  Mais le navire qui devait les conduire en Terre promise a fait naufrage et ils ont échoué sur une île voisine. Ils y ont été arrêtés, placés en quarantaine et condamnés à un mois d’emprisonnement pour immigration clandestine avant d’être expulsés.

La cage est le lieu où ils sont enfermés ensemble, s’affrontent et finalement se livrent.

Le texte est intelligent, loin des schémas simplistes sur le drame d’Haïti.

Il pose la question de la solidarité entre les populations des îles de la Caraïbe qui malgré un passé commun et bien des similitudes qui devraient conduire à la fraternité, rejettent l’immigrant, singulièrement le haïtien, et en font le bouc émissaire de tous leurs maux.

Wilda Philippe, interprète le rôle de la compagne de chacun des trois prisonniers. Cette unique femme sur scène symbolise avec force et sobriété le drame de toutes les femmes victimes d’incestes et de viols.

La pièce est basée sur un fait divers qui s’est déroulé en 2007 à des « boat-people » haïtiens échoués en Jamaïque. Très investie dans la défense des Droits de l’Homme, Ava-Gail Gardiner a été très choquée par le sort réservé par son pays à ces réfugiés. Sa pièce est un acte de protestation. Elle prend à témoin le spectateur et le force à une introspection de ses propres peurs et préjugés.

Un texte à lire et à relire, des acteurs de talent, un grand moment de théâtre…

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