Faute d’avoir assez de courage pour faire face aux difficultés.

Dans la lutte contre l’expansion de l’épidémie de coronavirus en Guadeloupe, les appels des autorités locales comme de l’Etat, se multiplient pour plus de responsabilité et de solidarité. Respecter strictement les gestes barrière ce n’est pas seulement se protéger mais c’est surtout protéger les autres. Et au-delà de l’injonction légale, c’est aussi un acte de civisme assumé. C’est se montrer plus solidaire envers les plus vulnérables.

Nous l’avions dit,  dès la fin du confinement, gagner une bataille ce n’est pas gagner la guerre. Et que l’heure, avec le retour aux activités économiques, était à la vigilance donc à la responsabilité. On a eu à le vérifier. La force d’une chaine se mesure à son maillon le plus faible. Quand les conduites individuelles ou de groupuscules privilégient les bénéfices de l’instant et du court terme, ce sont des coups de couteaux qu’on porte à l’intérêt collectif. Car si justement le virus a repris de la vigueur, c’est parce que les remparts contre le virus ont été fragilisés.

N’avions-nous pas entendu, chez nous comme dans l’Hexagone, des individus justifier leur comportement par des arguties sur le plein exercice de leur liberté d’aller et venir, de porter ou pas le masque, d’éviter ou pas les accolades, les embrassades et autres distanciations physiques. Faut-il s’inquiéter de l’ensauvagement de la société ?  Et d’évoquer Thomas Hobbes qui fut l’un des premiers philosophes à interroger la notion d’état de nature.  Hobbes tente d’imaginer, ce que serait l’homme en l’absence de toute détermination sociale, de toute loi. Cet état de nature pour Hobbes n’a jamais existé. Heureusement !  Son seul intérêt est d’ordre philosophique.  Pour Hobbes, la guerre, les conflits résultent, du manque de compréhension de la nature humaine, de la manière d’organiser la vie sociale. Hobbes attribue ce manque de compréhension à ceux qui prétendent détenir — comme on le voit entre autres avec le conflit de l’eau — le monopole de la moralité, de la justice, et de la vérité.

Pour Hobbes, donc, l’état de nature est un état de guerre permanente de tous contre tous. Cette liberté illimitée conduit à la guerre universelle : l’homme devient un loup pour l’homme.

Ce faisant cet argument de l’exercice de la liberté individuelle se heurte d’emblée à la limite de la liberté des autres ou tout du moins à l’intégrité (à la santé) des autres. C’est ici qu’entre en jeu la notion d’Éducation, de respect de soi donc des autres et  de la nécessité  dès le plus jeune âge de l’éducation civique et citoyenne. Des concepts qui intègrent  l’individu dans un corpus social. Et qui véritablement font de l’individu, un citoyen, responsable, conscient, éduqué, donc vigilant.

Dire qu’il y a eu de trop nombreux dérapages ces jours-ci dans le respect des gestes de protection relèveraient d’une coupable cécité.  Des dérapages, tant de la part d’une partie de la population, souvent jeune, mais également, et c’est plus grave, de la part d’élus et de responsables associatifs et syndicaux.

A l’approche de la rentrée scolaire, on sent du coup monter l’inquiétude sur les modalités de reprise. En définitive, toute cette appréhension n’est que la conséquence de l’aveuglement de certaines édilités qui a prévalue en Mai. Je devrais plutôt écrire la déresponsabilisation, car en minimisant l’importance à effectuer la rentrée en Mai, on a ôté à l’Éducation sa fonction première. Celle qui forme les hommes et les femmes d’un pays, qui donne aux citoyens éduqués, le sens de la responsabilité collective. Le virus n’ayant dévoilé à quiconque son agenda, par manque de préparation, voire d’anticipation, nos enfants et pas seulement nos enfants risquent d’en payer le prix. Nous enfants ne peuvent être des sauvageons et encore moins des asociaux. 

C’est donc le moment d’en appeler à la conscience et à la verticalité de tous les partenaires de l’Education. C’est dans la tourmente que se forge les âmes fortes.

Dans la gouvernance d’un pays, car c’est bien de cela qu’il s’agit, il y a une vision, des postures mais surtout des incontournables. Des actes, des attitudes qui mettent en jeu l’avenir du pays. Ceux pour lesquels on ne peut transiger. L’Éducation en fait partie. C’est même — et c’est reconnu dans l’histoire économique mondiale — un pilier du développement économique. On ne peut en faire une option.

Faute d’avoir assez de courage pour faire face aux difficultés, on veut sans cesse biaiser et ruser. Confucius a raison. Commettre une faute, soit. Ne pas s’en corriger, c’est là, la vraie faute!  Dès lors, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour permettre la rentrée scolaire en septembre. Ce n’est donc pas le moment de se tirer une balle dans les pieds. Place donc à l’intelligence collective et au bon sens.

A bon entendeur salut.

Rodes Jean-Claude

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