La Région a été formaté avec un doublement des investissements pour présenter un bilan riche en réalisations.

La France entre en plein dans la seconde vague de l’épidémie Covid19. Le gouvernement français comme les autres pays européens fait feu de tout bois pour tenter d’endiguer cette croissance de la circulation du virus qui semble pourtant inexorable. La courbe des contaminations et surtout des hospitalisations est exponentielle. Après le pénible confinement de mars/avril, le gouvernement essaye cette fois de la jouer en finesse afin de préserver en même temps l’état sanitaire et la situation économique. De ce fait, on en serait presque à oublier que des élections régionales et départementales auront lieu dans quatre mois et demi.

Mais avec les mauvais tours joués par la Covid19, il vaut mieux écrire « devraient avoir lieu » car plus rien n’est certain à court terme. Alors que tous les gouvernants sont « absorbés » par la gestion de cette seconde vague, on ne sait même pas s’il n’y aura pas de troisième ou de quatrième vague en 2021. Car tant qu’il n’y aura pas un traitement efficace pour éviter les hospitalisations, enrayer les formes graves de la maladie ou que des vaccins ne seront pas trouvés, rien n’empêchera le virus de persister. Sa rapide propagation dans le monde entier risque fortement de provoquer des résurgences régulières dans le temps sur un territoire donné.

Pour se tenir à la Constitution, le gouvernement devra, certes en concertation avec les partis politiques, trancher la question du maintien ou non de ces élections. Mais cette décision est triplement contrainte. En premier lieu, évidemment par l’évolution de l’épidémie en France. Car tant que l’on sera en état d’urgence sanitaire, impossible d’organiser des élections. Et quand bien même cela ne serait plus le cas, il faudra faire campagne avec des méthodes bien éloignées des campagnes traditionnelles. La seconde contrainte découle de la première. Les délais devenant de plus en plus courts, il faudra donner du temps aux partis politiques mais aussi aux citoyens qui ne disposent pas de structures organisées pour faire connaître leurs programmes et leurs candidats. On ne saurait discriminer les « petits » candidats.

Enfin la troisième contrainte demeure la tenue en 2022 de l’élection présidentielle. Si on ne peut connaître la situation sanitaire qui prévaudra à cette époque, il est peu envisageable (sauf décès d’un candidat) que cette élection puisse être reportée à son tour.  Aussi, pour trancher la question sans être accusé d’arrière-pensées électoraliste (si un peu quand même), le gouvernement a confié une mission à Jean-Louis DEBRÉ, ancien président du Conseil Constitutionnel, dans le but de trouver un consensus pour limiter au maximum l’abstention. Doit-on reporter ces élections régionales et départementales ? Si oui, à quand ? En juin, en décembre ou après les présidentielles ? Il est évident que tous les états-majors politiques sont sur le qui-vive. A qui va profiter la décision, quelle qu’elle soit ?

En Guadeloupe, s’il y en a un qui risque de tirer les marrons du feu, c’est bien l’actuel président de Région Ary CHALUS. Avec son sens inné des joutes électorales, il a démarré très tôt sa campagne. Même le budget de la Région a été formaté avec un doublement des investissements pour présenter un bilan riche en réalisations. En outre la situation sanitaire et la crise économique qui l’accompagne a mis la Région au centre du jeu tant par ses compétences en matière économique et d’innovations que par sa capacité d’intervention auprès des entreprises. Plan de relance, prêts Rebond, aides sectorielles, réseaux de canalisation Eau, le président de Région avec de telles armes, ne s’est pas privé, à grand renfort médiatique, de multiplier les initiatives, mettant quasiment sous l’éteignoir l’ensemble de ses adversaires présumés ou déclarés. Et alors qu’il est sur tous les fronts, les autres partis ou groupements n’ont que les réseaux sociaux pour faire entendre leur petite musique, n’ayant plus la possibilité — Covid oblige — d’aller sur le terrain.

On a d’ailleurs bien observé la prompte réaction du président de Région sur le dossier du second TepScan, après une initiative commune des parlementaires Guadeloupéens auprès du gouvernement. Il a immédiatement repris la main en rencontrant l’ARS et en annonçant un financement de plusieurs scanners pour les différents établissements hospitaliers de Guadeloupe.

Nonobstant, le temps presse. Car si une campagne efficace en quatre mois reste possible dans le cadre d’un canton, cela devient de plus en plus problématique pour les candidats à la Région.

Et pourtant, en Guadeloupe on voit émerger de nouveaux mouvements politiques portés par de nouvelles générations et ouvrant le champ à un renouvellement du discours politique. L’apparition quasi conjointe de l’ANG (Alyans Nasyonal Gwadloup) et du PARÉE (Parti Autonome Réformiste Écologique Éducationnel) est symptomatique. L’élection d’élus jeunes (bien que déjà de vieux politiciens) aux dernières municipales va dans le sens de cette régénération politique. Mais loin de faciliter le grand nettoyage, la persistance de l’épidémie risque bien de conforter les élus sortants. Rien ne peut donc être totalement et définitivement écrit.  Car la messe n’est pas encore dite.   Alòs, zot paré pou lyanné ?

Rodes Jean-Claude.

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