Le logement social joue-t-il encore son rôle auprès des plus défavorisés ?

Les loyers des HLM est – il encore l’accueil des plus pauvres ?

Avec la précarité, le parc locatif public qui devrait être un point fort de solidarité ne peut-il pas faire davantage pour l’hébergement des exclus facteur d’intégration des ménages modestes?

Faute d’autre solution, la prise en charge de la grande pauvreté par les dispositifs d’urgence s’est rapidement développée ces dernières années. Coûteux et souvent mal adaptés, ceux-ci ne devraient pas devenir des dispositifs courants. Ainsi donc, faute de logements accessibles à bas loyers, les HLM ne proposent pas suffisamment de solutions pour les parcours de réinsertion. Au final, les foyers les plus pauvres ont du mal à accéder aux logements sociaux.
Comment corriger ce déséquilibre croissant ? Terra Nova fait ici plusieurs propositions dans ce sens

Comment corriger ce déséquilibre croissant pour Terra Nova ? Plusieurs facteurs semblent limiter l’accès des plus bas revenus aux HLM. La contrainte économique qui pèse sur les opérateurs les conduit à privilégier les ménages solvables. La structure existante du parc de logement a été prévue pour des familles plus que pour des personnes seules alors même qu’elles sont les plus nombreuses en mal de logement. Enfin, le mode de fixation des loyers HLM apparaît comme un facteur de rigidité limitant actuellement la contribution du parc social à la lutte contre la grande exclusion.

Les opérateurs ne pourraient- ils pas revoir leurs grilles de loyer au-delà des marges de manœuvres déjà existantes et mener une politique adaptée aux réalités locales, en préservant des objectifs généraux de mixité sociale et de décote vis-à-vis du marché locatif privé ? Enfin, les collectivités locales volontaires devraient s’emparer de cette nouvelle compétence permettant de répondre à des besoins locaux de lutte contre la grande pauvreté, aujourd’hui mal pris en charge.

Ouvert sur critères de revenus à deux tiers de la population française et accueillant pour un tiers des ménages aux ressources inférieures au seuil de pauvreté, selon une enquête de Terra Nova, les HLM jouent un rôle d’amortisseur économique et sont un puissant facteur d’intégration sociale. Signe de cet avantage comparatif, le parc locatif social ne cesse de faire l’objet d’une demande grandissante tant dans l’Hexagone que chez nous.

Pour autant, plusieurs rapports récents ont dénoncé l’accueil insuffisant des plus pauvres par les HLM.  Sur le plan national, 6 associations dont La Fondation Abbé Pierre et ATD quart monde ont ainsi publié en juin 2020 une étude sur les difficultés d’accès au parc social des ménages à faibles ressources.

Plus récemment, la Cour des comptes a regretté que les logements sociaux “ne remplissent plus leur mission d’intérêt général, à savoir loger les plus précaires“. L’un des motifs évoqués dans ces constats est le manque de bas loyers dans le parc social.  Paradoxe surtout chez nous,  alors que la demande de logement social est de plus en plus le fait de ménages modestes, le montant des loyers du parc social a augmenté et plus de triplé en 20ans.

Comme on peut le déplorer, surtout chez nous, l’écart entre la part des ménages pauvres demandeurs d’un logement social et l’offre pour bénéficier d’un logement social ne cesse de se creuser.

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