Mort où est ta victoire ?

 Le mystère premier n’est pas la mort, mais l’attitude de l’homme devant la mort ”

. Edgard MORIN

Cette année encore avec la COVID, la mort n’a pas attendu la fête de la Toussaint pour nous rappeler notre quotidien et amplifier nos divisions et insuffisances. Nous sommes des mortels. Mais nous savons que « sé si latè ki ni plézi, sé  pa anba latè. Doit – on, nous résigner et sans nous rebeller, laisser les fakes et les complotistes, toujours sans solution, uniquement chez nous, avoir aussi jantiman le dernier mot et notre peau. Voire notre dernier souffle ?

Peur de la mort ou peur de mourir ?

Mécénas, chers lecteurs, fut dit – on, comme vous et votre serviteur, un galant homme. Il a dit quelque part : Qu’on me rende impotent. Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme je vive, c’est assez, je suis plus que content. Ne viens jamais, ô Mort ! Mécénas qui désapprouverait les antivax et les populistes « musclés » de l’agitation, caresserait – il, comme nos scientifiques, ce rêve fou « d’increvabilité ».

Disons-le. La peur est le pire des assassins : elle ne tue pas, elle empêche de vivre.  Car, ce que l’on ne comprend pas fait toujours peur.

Avec la COVID, nos cimetières auront du mal à faire encore, cette année « peau neuve ». Et d’évidence, les jeunes jobber s’armant de pinceaux, balais et brosses pour embellir les tombes, auront, comme tous ces vendeurs ambulants qui s’entassent dans lanvironnaj des cimetières, un manque à gagner. Il en est de même pour les fleuristes pour écrouler des fleurs et autres chrysanthèmes, à ceux qui se font un devoir de se recueillir sur les tombes de ces êtres si chéris. Pour les uns souvent trop tôt ou trop brutalement et surtout si injustement, arrachés à leur affection. Et qu’on voudrait même naïvement qu’ils soient éternels comme les dieux.

Le spectacle offert par les flammes vacillantes des bougies dans nos cimetières, scintillant dans le lointain, il est vrai avec la COVID et les étreintes des retrouvailles masquées, n’auront pas les mêmes saveurs.

A cause de notre ignorance et les populistes, il en est toujours ainsi. Quand le rationnel s’essouffle, le déni triomphe et laisse la place à l’irrationnel, à la peur, aux menaces, et à ses extravagances.   

 

La confusion ; 1er et 2 novembre

La Toussaint, le 1er novembre ne doit pas être confondue avec la Commémoration des fidèles défunts, fêtée le lendemain.  Cependant, du fait qu’en France, le 1er novembre, jour de la Toussaint, est un jour férié, l’usage est établi de commémorer les morts ce jour au lieu du 2 novembre, comme le témoigne la tradition multiséculaire de chandelles et bougies allumées dans les cimetières.

La riposte existe pour Edgard MORIN

Contre la mélancolie et le découragement de la mort, il n’y a pas de réponse, explique le sociologue philosophe, mais il y a une riposte : nous devons assumer notre condition avec l’angoisse et l’incertitude qui en découlent.

La mort est de retour !” annonce Edgar Morin. Après l’avoir occultée, refoulée de nos vies, nous recommençons à oser l’affronter. Et avec entre autres avec le vaccin comme dans tous les pays du monde. Même si elle demeure le traumatisme par excellence.  Le célèbre sociologue s’efforce de montrer que la société (et l’individu) fonctionne non seulement malgré et contre la mort, mais surtout qu’elle n’existe que par elle.

Avoir conscience de l’horizon nécessaire de sa mort est ce qui distingue l’homme de l’animal. D’ailleurs, pose Edgar Morin dans l’avant-propos de “l’Homme et la mort”, “le mystère premier” n’est pas la mort, mais l’attitude de l’homme devant la mort.

Pour Césaire la culture c’est ce qui rend la vie vivable et la mort supportable. Pour la riposte, cultivons donc notre jardin !  Et barrons le chemin à l’irrationnel mortifère.

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