Pour conquérir les pouvoir, n’hésitent pas à bafouer les principes.

On croyait avec une certaine naïveté qu’avec la révolution de 1789 qu’on avait sur le territoire européen de la France abolit les privilèges.  Et encore plus naïvement on a cru chez nous, qu’avec la deuxième abolition de l’esclavage en 1848, on  allait  en finir avec les inégalités et les préjugés. La République qui s’est voulue plus vertueuse que la monarchie, a imposé le concept de liberté d’égalité et de  fraternité. En s’appuyant  des principes moraux, la République  donnait ainsi plus de  consistance et de légitimité à nos institutions.

L’histoire montre les hommes, pour conquérir les pouvoir,  n’hésitent pas  à bafouer les principes, à s’asseoir sur les loi qui légitiment  le contrat social du vivre ensemble.

L’histoire de la république en matière de justice, n’a pas été un long fleuve tranquille. Napoléon, Pétain, et peut être demain l’extrême droite, montrent qu’en matière d’égalité de droits,  rien n’est acquis. Et que faute d’une vigilance critique et morale, des citoyens, les peuples peuvent créer leur propre malheur.

Avec les nombreux scandales politico-financiers  du moment à Basse-Terre ou à Paris, là  sous nos yeux,  la république 5ème du nom, se transforme en république bananière. La loi du silence des clans, du sérail,  des coquins et des copains devenus rivaux,  se fissure. L’appât du pouvoir qui rend fou délie les langues. Qu’ils s’agissent  des affaires Cahuzac, Sarkozy, Copé, Fillion et chez nous de l’affaire Beaugendre, Aldo et de la CASBT, la triche est devenue une pandémie. Érez di malè, il existe encore des médias pour vendre la vérité en place publique. Sinon on n’en saurait rien ou si peu.

A chaque grande échéance, les abus soumis à la loi du silence, sortent au grand jour. Une information en chasse une autre. C’est  ainsi  qu’on apprend que dans nos ministères, dans nos institutions locales, nos parlements, que des élus se mettent impunément au-dessus des lois. Par des pratiques honteuses, ils  entendent revenir aux privilèges et aux inégalités  d’antan. Et que sous leur visage d’ange se cache une nature truqueuse et diabolique ! Mais le  pire, voire le plus cocasse, c’est que  ces indélicats qui maltraitent par des passes – droit  les lois de la république sont en plus susceptibles. Ils ne supportent pas le soupçon, même si, il y a matière à les confondre. Nous demeurons au Progrès Social d’ardents défenseurs de la présomption d’innocence. La convocation devant un juge, et même suivie d’une mise en examen, ne signifie absolument pas culpabilité. Il faut pour cela se remettre aux sentences des tribunaux. Par contre ce qui est insupportable, c’est que certains élus entendent se placent au-dessus des règles communes. Pire, il prétendent interdire aux journalistes de montrer leur cupidité en place publique. Seraient-ils devenus des dieux Des  intouchables pour la justice et pour la presse. C’est ainsi qu’on a vu certains à Paris et à Basse-Terre, ameuter leur nervis, pour flageller ceux, dont le métier est d’informer. “Peu d’hommes, si vertueux soient-ils, résistent au plus offrant”  disait George Washington.

L’analyse, nos amis du journal les nouvelles étincelles, ont – ils eu raison de dire- d’autant que les faits ne démentent pas-  qu’on ne met pas des affamés dans un garde- manger. Et nous  ajouterons qu’on ne met pas d’impénitents violeurs  dans un camp de nudistes aveugles, ni à surveiller des jeunes et innocentes filles !

Mais le plus injuste dans ces affaires d’abus de pouvoirs. C’est qu’il n’y a pas de corrompus sans corrupteurs. Ces «corrompus, souvent trop naïfs,  se font piéger ou obéissent malgré eux,  pour  garder un emploi, on ti favè…Quand ce n’est pas  une épouse, une maitresse, une secrétaire, ce sont des DGS, des directeurs de cabinet, qui se font d’abord épingler. Puis, un chef d’entreprise acculé, un petit élu au grand goût,  un militant zélé, voire  de petites frappes (les plus dangereux)  en indélicatesse avec le travail et l’effort.

Est-ce une raison de discréditer la presse ? Et de vouloir la faire taire, la bâillonner par tous les moyens. Avec la crise économique, autre temps, autres réalités, autres mœurs ! Les masses qui  reconduisent dans la liesse populaire, certains élus  non exemplaires, ne peuvent  avoir toujours raison.

L’analyse de Paul Valéry sur nos institutions,  garde encore, toute sa pertinence. On le voit bien. “Si l’Etat est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons.” C’est  là une question d’équilibre. Entre d’un côté  l’abus du pouvoir qui entraîne  l’oppression  et de l’autre l’absence de pouvoir, qui entraîne l’anarchie et les territoires de non- droit. C’est-à-dire une caricature de république où  les plus cupides, imposent leur loi. C’est dire donc que l’Etat doit être encadré voire aidé, par un contre-pouvoir pour que la sécurité régalienne, ne soit pas incompatible avec la sécurité des peuples et des individus.

Nous ne saurons terminer sans de nouveau rappeler le rôle de la presse dans une démocratie. C’est le sens de la  motion de l’Union des Journalistes et des Médias Guadeloupéens(UJMG), que préside DURIZOT Jocelyn, votée à l’unanimité lors de notre Assemblée Générale le 11 février à Capesterre (cf p.28).

Rodes Jean-Claude.

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